Mécanisme « ARENH » : le régulateur annonce des contrôles renforcés des fournisseurs d'électricité

  • AFP
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Le régulateur du secteur de l'énergie a annoncé mardi des contrôles renforcés des fournisseurs d'électricité, dans le cadre du dispositif par lequel ils ont accès à bon marché à une partie de la production nucléaire d'EDF.

Le mécanisme baptisé Arenh (pour "accès régulé à l'électricité nucléaire historique") permet aux fournisseurs alternatifs d'acheter de l'électricité nucléaire d'EDF à un prix fixe et plutôt modeste, surtout en comparaison des prix sur le marché de gros, qui s'envolent actuellement.

Ils doivent formuler leurs demandes pour 2022 lors d'un guichet en novembre. En cas de demande des fournisseurs supérieure au volume maximal disponible (limité à 100 TWh, soit environ un quart de la production d'EDF), celle-ci est "écrêtée" et n'est donc que partiellement satisfaite.

La Commission de régulation de l'énergie (CRE) prévient qu'elle instaurera pour le guichet de novembre "des contrôles renforcés et des règles exceptionnelles de prise en compte des volumes d'Arenh demandés par les fournisseurs", cela "au vu de la crise exceptionnelle que traverse le marché de l'électricité". "La CRE renforcera sa surveillance et procèdera, dès le premier trimestre 2022, à des contrôles systématiques ou ciblés du développement réel constaté des portefeuilles de clients des fournisseurs vis-à-vis des prévisions exposées lors de leur demande", indique-t-elle.

Si les volumes d'électricité demandés ne reflètent pas la dynamique commerciale réelle des fournisseurs, le régulateur menace d'une saisine de son Comité de règlement des différends et sanctions "en vue d'une procédure de sanction financière". Dans le cadre du dispositif Arenh, les fournisseurs peuvent acheter de l'électricité à 42 euros le mégawattheure contre quelque 120 euros actuellement sur le marché. Ils devraient donc se précipiter massivement pour acheter via ce mécanisme et ne seront vraisemblablement pas servis à la hauteur de leurs demandes.

Commentaires

Fontaine

En France, plus de 5,6 millions de ménages sont en situation de précarité énergétique et n'ont pas les moyens de se chauffer correctement.
En vertu du dispositif européen Arenh, c'est au prix de 40 € le MWh qu'EDF est forcée de vendre son électricité (ayant été financée par nos impôts) pour qu’elle soit revendue aux particuliers par des sociétés privées 3 fois plus cher à 155,8 € le MWh actuellement.
Quel est l’apport de valeur ajoutée dont ces sociétés intermédiaires pourraient se prévaloir pour justifier 115 € de différentiel ? Le pillage et la spoliation de notre patrimoine sont flagrants. Cette situation ne peut plus durer.

Régis de Nimes.

Les électeurs et les lecteurs devraient sanctionner ce pillage organisé (notre argent) avec la mise en place de l'arenh (2009, 2011). Des formations politiques bien élues et des logiques financières et de marché...
Mais il n'en est rien...

Franck

Il faudrait surtout que le dispositif ARENH puisse être prolongé après 2025 et que l'on puisse augmenter les volumes disponibles en y intégrant tous les nouveaux réacteurs (Flamanville).

Goldorak

Et pour quelle raison ? Flamanville ne fera que remplacer Fessenheim (et même pas à 100%). On voit bien actuellement qu'une grande partie des fournisseurs alternatifs (voire la majorité) sont juste des parasites du système. Ce dispositif a montré ses limites. Il serait temps de relâcher la pression sur EDF, surtout vu ce qui doit arriver.

Franck

Il me semble que Flamanville ne sera pas pris en compte car l'ARENH ne concerne que le nucléaire "historique"...

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