Électricité : un entrepreneur de Bourgogne appelle à renvoyer les factures à l'Élysée

  • AFP
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Un entrepreneur de Bourgogne qui se dit pris à la gorge par la flambée des prix de l'électricité appelle les patrons à lui faire parvenir leurs factures qu'il se propose de renvoyer en bloc à l'Élysée, a-t-il expliqué mardi à l'AFP.

"Bonjour, Je suis Arnaud Lhermite, directeur d'une entreprise de chaudronnerie/tôlerie à taille humaine depuis 2009 située au cœur de la Bourgogne", écrit Arnaud Lhermite sur la page Facebook de son entreprise de chaudronnerie et tôlerie d'une quarantaine de salariés, baptisée L'Atelier des trois mondes.

"Comme vous, mon entreprise subit, impuissante, la hausse du prix de l'électricité. Que faire ? Répercuter la hausse sur nos prix de vente et perdre des clients ? Réduire notre consommation, donc arrêter des machines, donc réduire les commandes, donc réduire l'équipe ?", ajoute le chef d'entreprise avant de lancer "un coup de gueule national".

"J'ouvre une collecte de factures d'énergie regroupées dans un imposant colis à destination de... l'Élysée !", écrit-il sur les réseaux sociaux.

"Selon nos extrapolations, ma facture d'électricité va être multipliée par six cette année, de 26 000 euros en 2022 à 151 000 cette année. Et c'est en arrêtant les machines les plus énergivores et en travaillant la nuit quand l'électricité est moins chère", explique à l'AFP le patron qui gère deux sites en Saône-et-Loire et un dans l'Yonne.

"Ce n'est pas viable", lâche-t-il, évoquant une perte de 27 000 euros dès le mois de janvier alors que l'entreprise réalise normalement un bénéfice d'environ 40 000 euros par an, pour un chiffre d'affaires annuel de 800 000 euros.

"S'ils ne font rien, on ferme", lâche-t-il, estimant que "l'amortisseur" mis en place par le gouvernement pour les PME, dont M. Lhermite n'est pas certain de pouvoir bénéficier, n'allégerait de toute façon sa facture que de 20%. "Ca n'empêche pas d'arrêter l'entreprise", dit-il, réclamant plutôt un bouclier tarifaire, comme il en existe pour les ménages.

L'entrepreneur, qui appelle donc ses collègues à "rejoindre le collectif #industriesoushautetension", avoue ne pas "encore avoir reçu beaucoup de factures".

Commentaires

jean-jacques Attia

Une initiative qui se comprend.
Les banquiers qui nous gouvernent plongent entreprises et salariés dans une situation sans issue, on pourrait même dire qu'ils nous pètent les couilles, pour la retraite, comme pour les salaires, comme pour l'énergie...

Fabienne Chapuis

une honte totale, mais l'Etat est ravi; il y a environ 37% de taxes diverses sur l'électricité, donc faites le calcul : de 26000 à 151000, lk'Etat préfère 151000; de nombreuses voix se sont élevées pour demander l'abandon temporaire d'une partie des taxes au moins; niet, niet; ils préfèrent le système des chèques et autres bureaucraties coûteuses et laissant sur le carreau toute une partie de PME qui ferment, pour conserver intacte la bonne aubaine. C'est une honte et un scandale

BrigitteMB

C'est une honte ! Ce prétendu "marché" de l'électricité aboutit à des prix sans rapport avec les coûts de production, qui n'ont guère changé à part pour le gaz (une petite part de notre production en France, mais une grosse part en Allemagne),. Et pendant que les industriels français sont pris à la gorge, des traders de l'électricité se font des "couilles en or".
Les gouvernants français, près avoir fait mine de donner de la voix en UE, se sont inclinés devant l'Allemagne, qui nous fait payer son "energiewende" via ce "marché" scandaleux. Le "marché" ne sera probablement pas modifié...
Si ce n'est pas ça, surtout, détrompez-moi !

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