Emmanuel Macron précisera jeudi son plan de relance du nucléaire

  • AFP
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"On est à l'heure des décisions" : Emmanuel Macron précisera jeudi son plan très attendu de relance du nucléaire en France, pour lequel l'État prendra sa part du financement, a indiqué l'Élysée.

Le président de la République est attendu jeudi à Belfort pour un déplacement consacré à la stratégie énergétique, sur le site de fabrication des turbines équipant les centrales nucléaires françaises, propriété depuis 2015 de l'américain GE Steam Power System. Cette visite coïncide avec le rachat imminent par EDF, auprès du conglomérat américain, des activités de l'ex-Alstom dans les turbines nucléaires. La vente controversée à GE avait été scellée lorsqu'Emmanuel Macron était ministre de l'Économie.

"C'est un déplacement du président, c'est sa responsabilité d'agir jusqu'au bout", a souligné mercredi l'Élysée pour justifier du calendrier du déplacement à Belfort. Emmanuel Macron, qui n'a pas encore officialisé sa candidature pour un second mandat, doit notamment évoquer la "relance du nucléaire français", un thème très présent dans la campagne électorale.

Il avait dès novembre annoncé son intention de construire de nouveaux réacteurs nucléaires. "Les ambitions seront précisées", indique l'Élysée. "C'est écologique, ça permet de produire de l'électricité sans carbone, ça participe à notre indépendance énergétique et ça produit une électricité qui est très compétitive", a-t-on fait valoir.

EDF a déjà remis à l'État une proposition pour construire six réacteurs EPR2 (version améliorée de l'EPR) pour une cinquantaine de milliards d'euros. Le groupe propose de les construire par paires sur trois sites : d'abord à Penly (Seine-Maritime) près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien au Tricastin (Drôme).

"L'État contribuera et jouera son rôle" dans le financement, a aussi annoncé l'Élysée. "Plusieurs audits externes ont été faits par le gouvernement pour attester de la solidité du chiffrage par EDF et ces éléments seront rendus publics dans les jours qui suivent le discours du président", a précisé la même source.

Emmanuel Macron doit aussi s'exprimer sur les énergies renouvelables, dont le développement a pris du retard. "La consommation d'électricité augmente tout de suite, construire un nouveau réacteur nucléaire ce n'est pas avant 15 ans, donc les énergies renouvelables on en a besoin tout de suite", a-t-on souligné.

Les économies d'énergie sont aussi au programme : "il y a un chemin dans lequel on arrive à réduire nos consommations sans perdre en qualité de vie ou pouvoir d'achat".

Commentaires

Serge Rochain

On aura de deux à sept ans pour amortir ces reacteur selon que le début des travaux c'est demain matin ou dans cinq ans :
5 ans pour savoir ce qu'on va faire et obtenir les feux verts, entres les fantomatiques EPR2 et les non moins illusoires SMR déjà recalés à la fin des années 50 malgré leur brillante carrière dans la marine nationale, notamment les sous-marin d'attaque car trop cher pour l'électronucléaire civil, ensuite 15 ans de construction avant mise à feu soit 2042. Ensuite il faudra au minimum 50 ans d'exploitation pour amortir l'investissement, nous sommes rendus à 2092.... MAIS ! Il y a un Mais !
D'après les experts géologues dont les chiffres sont repris par l'EIA, en 2068 nous aurons atteint les fonds de tiroir de l'uranium accessible dont la date est déterminée par l'équation suivante ;
Publication de 2020 : Réserve accessible d’uranium 3,3 millions de tonnes. Consommation annuelle mondiale 68500 tonnes. Si l'EIA compte bien cela fait une disponibilité de 48 ans au rythme de la consommation actuelle, mais, il y a encore un Mais. Le bruit court que pour décarboner les transports, l'industrie et le résidentiel il faut multiplier notre production d'électricité par un facteur compris entre 2 et 3 selon les pays, ce qui ramènerait ainsi le mur de la disponibilité à 2044. Si ce bruit n'en n'est pas un, mais devient une réalité, il faudra amortir nos nouveaux réacteurs en .....DEUX ANS !

jean-philippe …

C'est l'illustration parfaite du "en même temps" cher à notre président. On ferme Fessenheim, qui fonctionnait parfaitement, et on annonce la relance du nucléaire! Quelle incohérence, quel gâchis d'argent public.

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