Le médiateur national de l'énergie évoque une baisse des interventions pour impayés « en trompe-l'œil » en 2020

  • AFP
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Les interventions pour impayés de factures d'énergie ont baissé de 18% en 2020, après deux ans de hausse, un résultat lié à la prolongation de la trêve hivernale qui ne doit pas masquer les difficultés économiques des Français, souligne lundi le médiateur national de l'énergie.

Selon les données déclarées par les fournisseurs d'électricité et de gaz, il y a eu l'an dernier 551 721 interventions pour impayés. Elles concernaient pour plus de 80% l'électricité, et se traduisent par des interruptions ou des réductions de puissance électrique.

"En 2020, la trêve hivernale des coupures d'énergie, prolongée de trois mois, du 1er avril au 10 juillet, aura protégé les consommateurs en difficultés financières pendant plus de huit mois (au lieu de cinq habituellement, de novembre à mars). Mais pour ceux dont les dettes s'accumulent, ce n'est qu'un sursis qui laisse craindre une reprise importante des coupures d'énergie dès la fin de la trêve, à partir du 1er juin prochain", met en garde le médiateur, Olivier Challan Belval.

Compte tenu de la crise sanitaire, la trêve hivernale a de nouveau été prolongée cette année, jusqu'à fin mai, protégeant les particuliers des coupures pour impayés (mais pas des réductions de puissance). Le médiateur "partage l'avis de la fondation Abbé Pierre" qui a déjà prévenu que "le dégel des procédures risque d'être très dur. C'est une bombe à retardement". Olivier Challan Belval se dit "préoccupé" devant "la dégradation de la situation financière d'un certain nombre de nos concitoyens, qui s'est aggravée avec la crise".

Pour mieux protéger les consommateurs en situation de précarité, il propose de mettre en place "un fournisseur de dernier recours" destiné aux ménages ne parvenant plus à souscrire de contrat classique, de "sanctionner les fournisseurs ne respectant pas l'obligation de désigner un correspondant solidarité-précarité", et de doubler le montant moyen du chèque énergie à 300 euros (contre de 150 euros actuellement).

Aux particuliers, il conseille de contacter leur fournisseur "dès les premières difficultés, pour essayer d'obtenir un échéancier de paiement", et de prendre rendez-vous avec les services sociaux de leur commune ou département.

Commentaires

Michel DESPLANCHES

Une réalité que l' Etat se doit de prendre en compte, avec la hausse continue du prix du Kwh : rien ne sert de dire que c'est pire ailleurs, il convient de pointer les responsabilités, qui sont nombreuses, en particulier les hausses des taxes et les taxes sur les taxes, sans omettre la responsabilité sous-estimée du développement éhonté des EnR aléatoires, dont l'éolien et le PV, lesquels en outre ne contribue en rien à la baisse des émissions de CO² !

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