Eni « serein » sur la situation à Chypre, où un de ses navires est bloqué

  • AFP
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Le patron du groupe italien Eni, Claudio Descalzi, s'est dit "serein" jeudi concernant la situation à Chypre, où un navire de forage de sa filiale Saipem, est bloqué par la Turquie, excluant que le groupe ne se retire de l'île méditerranéenne.

"Nous sommes habitués à la possibilité de contentieux. Nous ne sommes pas partis de la Libye ou d'autres pays, où il y avait des situations complexes. Ceci est la dernière de mes préoccupations. Nous sommes complètement tranquilles et sereins", a-t-il expliqué à des journalistes, en marge d'une visite au Green Data Center de Ferrera Erbognone (nord).

Le bateau de Saipem, une filiale d'ENI, est bloqué depuis le 9 février par des navires turcs alors qu'il devait réaliser un puits en vue d'explorer un gisement gazier.

"Nous devions faire ce puits et maintenant nous attendons", a déclaré M. Descalzi mais "il est très probable que dans les prochains jours nous devrons déplacer" le bateau dans un autre pays où nous avions prévu de nous rendre après le forage du puits à Chypre, a-t-il ajouté.

"Ensuite, nous retournerons (à Chypre) dans l'attente que la diplomatie internationale trouve une solution", a-t-il dit.

Le président chypriote-grec Nicos Anastasiades a exhorté mercredi la Turquie à cesser son blocage de l'exploration de gaz au large de l'île qui pourrait, selon lui, bénéficier à la fois aux Chypriotes-grecs et turcs une fois le pays réunifié.

Nicosie accuse Ankara d'avoir violé le droit international en bloquant le navire affrété par Eni, qui détient des licences d'exploration dans la Zone économique exclusive (ZEE) chypriote.

Chypre est divisée depuis 1974. La République de Chypre, membre de l'UE, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud du pays, le tiers nord étant géré par une autoproclamée République turque de Chypre-Nord (RTCN), uniquement reconnue par Ankara.

Le processus pour la réunification est en suspens depuis l'échec l'an dernier des dernières négociations parrainées par l'ONU.

Les explorations gazières menées dans la ZEE par la République du Chypre ont déclenché des tensions avec Ankara, qui réclame leur suspension dans l'attente d'une solution à la division de l'île.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait mis en garde les compagnies internationales comptant prospecter dans les eaux chypriotes, arguant défendre les "droits inaliénables" de la communauté chypriote-turque sur les ressources naturelles de l'île.

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