Eolien offshore de Dunkerque: Pompili exclut l'idée d'un référendum local

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La ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a exclu lundi l'organisation d'un référendum local, réclamé par des partis et collectifs, sur le projet d'éoliennes offshore à une dizaine de km du littoral dunkerquois (Nord) en limite des eaux belges.

"On ne va pas commencer à demander un référendum à chaque fois qu'on a un projet qui est en cours d'achèvement", a tranché l'ancienne députée de la Somme, lors d'une conférence presse à Dunkerque.

Le gouvernement, le président de la communauté urbaine de Dunkerque Patrice Vergriete (divers gauche) et les maîtres d'ouvrage y ont confirmé sans surprise la poursuite du projet qui devrait sortir des eaux à l'horizon 2027.

"L'éolien offshore est vital" dans une "logique de décarbonation", une "énergie très compétitive", "incontournable pour atteindre l'objectif de 40% d'énergie renouvelable dans notre mixe électrique en 2030", a-t-elle ajouté, tout en assurant avoir "entendu" les "interrogations" émises à l'automne 2020 auprès de la commission nationale du débat public (CNDP).

Lors du débat, plusieurs collectifs et associations, dont la Ligue de protection des oiseaux et le collectif d'habitants "Vent debout", se sont opposés au projet, qui suscite également de nombreuses inquiétudes côté belge.

Six partis politiques du littoral réclament depuis le début de l'année l'organisation d'un référendum sur ce projet, estimant que la "transition énergétique" ne peut se faire "contre" les citoyens.

"Le gouvernement est déterminé à conduire tous ces projets (d'éolien offshore) à leur terme et ne tolèrera pas ces actes de violences", a prévenu la ministre, en référence au vigile, chargé de surveiller une barge du chantier de RTE pour le parc offshore en construction en baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), jeté à l'eau fin avril.

En juin 2019, le groupement EDF renouvelables, Innogy et Enbridge a remporté l'appel d'offre pour la construction et l'exploitation du parc éolien offshore en mer du Nord, prévu en zone Natura 2000. RTE est chargé du raccordement au réseau électrique terrestre.

Le parc, d'environ 50 km2 et situé à une dizaine de km des côtes près des eaux territoriales belges, devrait être composé de 46 éoliennes, hautes de 225 à 300 mètres de haut, pour 600 MW de capacité.

Le gouvernement belge, préoccupé entre autres par l'impact visuel pour le tourisme et pour les routes maritimes du port d'Ostende, avait proposé de modifier l'implantation des éoliennes pour en faire un parc franco-belge, bien plus loin des côtes.

Mais lundi, Barbara Pompili a défendu le projet dans son emplacement actuel, et proposé de "réfléchir à un nouveau projet en mer du Nord qui serait cette fois-ci conjoint".

"Le dialogue reste le meilleur moyen le plus rapide de trouver une solution acceptable et juridiquement sûre pour tous. Je continuerai à suivre ce projet de près", a expliqué Vincent Van Quickenborne, vice-Premier ministre belge et ministre de la Mer du Nord dans une réaction transmise à l'AFP.

Bram Degrieck, bourgmestre de la commune belge forntalière et touristique de La Panne, a promis, lui, de s'opposer "par tous les moyens au permis de construire".

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