Éoliennes : une dizaine d'associations demande la fin de « l'invasion » dans les Hauts-de-France

  • AFP
  • parue le

Une dizaine d'associations de riverains demandent la fin de l'"invasion" des éoliennes dans les Hauts-de-France, première région en nombre de mâts, après que la ministre de la Transition écologique a annoncé demander aux préfets "d'identifier les zones" pour de nouvelles installations.

"Nous avons besoin de lois ou d'une réglementation en urgence afin de protéger nos foyers et notre environnement de ce que nous vivons comme une invasion ou un harcèlement", écrivent dans un communiqué les associations, essentiellement picardes. "Car les projets se multiplient encore et encore, et cela toujours sans aucune fin annoncée."

Selon le bilan de la préfecture de région au 1er octobre 2019, il y avait 2 532 mâts autorisés dont 1 700 mâts en production. Au 31 décembre, les Hauts-de-France comptaient 464 des 1 924 installations recensées en France métropolitaine, selon les statistiques disponibles sur le site du ministère de la Transition écologique et solidaire.

"Avec une telle concentration, les communes rurales de la région sont donc déjà, dans les faits, pour la plupart saturées," estiment les associations, notamment du littoral picard, de Roye et de Haute-Somme. "Cette saturation, qui transforme nos campagnes en une centrale industrielle électrique géante, engendre inexorablement son cortège d'impacts sur la biodiversité, le patrimoine naturel, historique ou immobilier".

Près de la moitié de la puissance du parc national est située dans les régions Hauts-de-France (4,5 GW) et Grand Est (3,6 GW).

Les signataires, qui demandent à être reçus en préfecture, veulent un moratoire sur le sujet et s'interrogent : "Va-t-on renouveler les parcs qui, après leur construction, s'avèrent finalement trop problématiques pour la faune, les riverains ou le paysage ? Pourquoi y a-t-il aussi peu de suivi de mortalité avifaunistique disponible ? Quelle est la prise en compte des effets cumulés entre la saturation éolienne à terre et celle qui va également s'étendre en mer, et notamment au sein d'un parc naturel marin ?"

La ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne a déclaré mardi que le gouvernement allait charger les préfets d'identifier avec les élus les secteurs adaptés à l'accueil de nouvelles éoliennes, "indispensables" à la transition énergétique.

Le pays compte faire passer la part de l'éolien dans la production d'électricité de 7% aujourd'hui à 20% en 2028, l'éolien en mer représentant un quart de cet objectif.

Commentaires

Thomas

Cher monsieur,
Nucléaire inopérant : je parle au niveau mondial. Regardez bien les chiffres de production actuels du nucléaire et regardez les scénarios à 2050 établis par différents organismes, notamment l’AIE. Vous verrez que le nucléaire apparaît très minoritaire dans la production électrique au niveau mondial DONC apporte une faible contribution à la réduction des émissions de CO2 au niveau mondial. Ce sont des faits et pas des croyances écolos. Et je ne m’en réjouis pas forcément, car c’est le charbon qui sort vainqueur. Mais cela prouve que la techno nucléaire est peu « mondialisable » car nécessite des conditions bien particulières pour être développée: une politique stable, des États en capacité de financer, des fleuves non sensibles aux sécheresses, des côtes maritimes non sensibles à la montée des eaux ou aux tsunamis, une population qui est prête à accepter une centrale nucléaire, etc. Là aussi, ce sont des faits et pas des croyances écolos.
En France, nous avons certes du nucléaire, mais ce nucléaire vieillit. Et il coûte de plus en plus cher. Et il peut être défaillant. Et il est inadapté aux sécheresses à répétition. Et il va prendre une plombe à être démantelé. Et on dépense des milliards pour savoir où mettre ses déchets. Donc l’idee est d’en réduire sa part par des éoliennes à terre et en mer, ou des centrales solaires notamment pour être moins dépendant des vieilles centrales. Par ailleurs, le nouvel EPR de Flamanville montrant toute la difficulté de cette technologie avec un coût exorbitant, il serait idiot de ne pas diversifier nos modes de production, d’autant que les nouveaux projets EnR ont des coûts de production qui ont drastiquement baissé ces dernières années. Le solaire au sol sort dans les 50€/MWh, l’eolien a terre dans les 60€/MWh, en mer: dernier AO a 44€/MWh... alors que l’EPR sort a plus de 120€.. Là aussi ce sont des faits et pas des croyances écolos.
La Chine: 2 EPR qui marchent très bien. Ahah oui vous êtes allé contrôler les centrales? J’espère pour la filière qu’ils ont une ASN indépendante du gouvernement et qui fait bien son boulot... l’avenir nous le dira. Si on revient à Flamanville d’ailleurs, n’oublions pas les falsifications de documents par EDF/Areva qui ont conduit à installer des pièces majeures défectueuses qui devront être changées 7 ans après la mise en service.. bien joué la filière. Belle image de qualité. Elle s’est sabordée toute seule, pas besoin d’anti nucléaire...
Pour terminer, votre histoire de béton laissé sous la terre me fait bien rire. Vous avez pensé aux fondations des routes, des maisons, des parkings, des zones commerciales, etc. Combien de m3 de béton enfoui..? Ça ne vous choque pas?? Mais pour les éoliennes oui..? Et puis le nucléaire enfouit bien des déchets sous la terre, alors pourquoi s’emouvoir du béton des éoliennes. Sachez au passage que cela pourrait être amené à changer. Alors votre mega argument anti éolien tombera à l’eau, mais vous en inventerez d’autres...

Patrice LUCCHINI

Ce qui est choquant c'est que ces milliers de tonnes de béton soient coulées dans des zones Natura 2000 ou des zones humides qui devraient être protégées et en zone de montagne comme la Montagne Noire qui s'artificialise ce qui aggrave le ruissellement vers la plaine et ses conséquences dramatiques sans parler des sources détournées et donc de la pérennité de la ressource en eau des fermes et hameaux qui se trouve menacée. Et justement, oui je pense aux fondations des routes, des maisons, des parkings, des zones commerciales et je pense surtout que cela ne doit pas être fait en zone rurale et de montagne.

Thomas

Mais là encore, pourquoi tout amplifier?? Des milliers de tonnes en Natura 2000 ou zones humides. C’est faux. Tous les projets ne sont pas en Natura 2000 et encore moins en zones humides. Quant à l’artificialisation et la perte des zones humides, là encore, c’est l’urbanisation galopante et les infrastructures qui ont un impact énorme ! Pas l’eolien !! Vous généralisez sans aucune comparaison.
Cf. Ce rapport par exemple:
https://www.strategie.gouv.fr/publications/objectif-zero-artificialisat…
Extrait: « Seules les données Teruti-Lucas permettent une analyse sur longue période de l’artificialisation. Depuis 1981, l’augmentation des terres artificialisées est en moyenne de l’ordre de 60 000 hectares par an. »
On est donc très loin d’artificialiser les sols avec l’eolien quand on voit ces chiffres, puisque l’emprise d’une fondation est de l’ordre de 200m2 par éolienne. Si on prend disons 8000 éoliennes comme actuellement: nous sommes à 160ha...!!
160 ha au total contre 60000ha par an!!
Donc battez vous plutôt avec vos élus pour stopper l’etalement urbain plutôt que de dire que l’eolien artificialise les sols...

Patrice LUCCHINI

Pour illustrer cela, consulter le site https://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-mix-energetique aujourd'hui 10 mars 2020, l'éolien produit 10900 MWh et la France exporte ... 8300 MWh à 24 euros le MWh. Les éoliennes qui tournent devant ma fenêtre rapportent donc 82 euros MWh à ALLIANZ Londres, leur propriétaire. EDF perd la différence soit 58 euros par MWh. Je laisse @Thomas faire le calcul !

David35

Comme d'habitude il y a beaucoup de passion dans les questions environnementales et énergétiques.
Mais à l'évidence il y a quelques contradictions dans les débats entre les besoins, les exigences et le possible.
Le site RTE présente les productions par filière. En ce moment les éoliennes, avec les tempêtes qui se succèdent, arrivent assez souvent à dépasser les 10 000 MW et atteignent environ le quart de la production des centrales nucléaires. C'est plutôt remarquable et encourageant quand on pense à réduire le nucléaire. Dans le même temps, le solaire est très faible très faible pendant l'hiver et surtout ne répond jamais au pic de 19h que vous et moi provoquons quotidiennement quand nous rentons dans notre "home sweet home". Il fait nuit!
Le débat est sans fin, et décarboner et dénucléariser en même temps devient finalement contradictoire. On a souvent "applaudi" l'Allemagne pour avoir abandonner son programme nucléaire, mais depuis longtemps elle est une des plus grosse productrice de CO2 d'Europe, et les paysages ravagés par l'extraction de lignites ne sont surement des exemples d'écologie. On dirait que l'on découvre cette situation seulement récemment. Mais c'était le cout à payer pour sortir du nucléaire. Que voulons nous au juste?
Un autre exemple de nos propres contradictions, la voiture électrique. Elle est pour moi un leurre si on se passe de nucléaire, en effet imaginer remplacer le diesel et l'essence par les batteries , supposerait de produire quelques mégawatt-heure en plus. (juste quelques-uns) Et comment les produire si on ne veut plus de nucléaire ni de centrales thermiques (productrice de CO2 qu'elles soient à gaz charbon ou fuel) et surtout pas d'éoliennes qui nous envahissent et nous polluent le paysage. (c'est le sujet plus haut)... Je mène souvent des petits débats de ce genre avec les étudiants, l'honnêteté les amène à reconnaitre que nous consommons tous trop, Donc je n'ai pas non plus de solutions. Toutes les jeunes générations prennent 2 douches longues et chaudes par jour (ou presque) ! mes grands parents se lavaient avec l'eau du puits au gant et très économiquement. J'imagine mal revenir à cette époque, mais il faudrait surement un peu de cela dans toutes nos attitudes.
Produire de l'électricité écologiquement, et bien il n'y a pas 36 solutions. Et il faudra faire des compromis.
Et les éoliennes c'est pas si mal....
... pourvu qu'elles ne soient dans mon jardin. On est bien d'accord.

Thomas

Personne ne se rend reellement compte de la difficulté a produire de l'energie aujourd'hui et pour les 20 ans a venir et au dela.
Ces anti eoliens s'imaginent que le nucléaire actuel peut perdurer ad vitam eternam sans souci..?! Ils veulent aussi le remplacer par du nouveau nucleaire alors qu'il faut 15 ans pour sortir Flamanville ? Ils critiquent le cout de l'eolien qui ne cesse de baisser et ne se rendent pas compte que le nucleaire coute toujours plus cher... encore plus le nouveau...
Donc oui, la solution incontestable est de consommer moins mais je doute que ces anti eoliens, a part dire non, soient capables d'appliquer à eux mêmes cette solution.

Rblase

Je ne vois pas ou est le problème de production d'électricité pour les 20 ans à venir, nous sommes avec les centrales nucléaires existantes (qui sont toutes dument controlées par l'ASN) à même de produire l'électricité dont nous avons besoin. Nous pouvons nous passer des éoliennes puisque celles ci ont une production inférieure au solde de nos exportations. A partir de cette hypothèse au lieu de donner de l'argent à des promoteurs éoliens nous récupérons ces quelques milliards , (pas loin de 8Mds en 2019) avec lesquels 1) nous augmentons la recherche pour trouver l'énergie de demain (ce qui nous évitera de d'acheter des brevets aux russes, aux chinois et aux américains.) 2) nous augmentons les dépenses dans l'amélioration de l'isolation de l'habitat , 3) dans les performances de nos voitures particulières , 4) nous augmentons le réseau de transports en commun . Effet de ces mesures, baisse du déficit du commerce extérieur, baisse de la consommation d'électricité, diminution du chomage, diminution de la pollution, et... , et bien non, cela ne se fera pas comme cela , les anti- nucléaires, les écolos, les promoteurs lobbyistes, auront fait le siège de l'Elysée pour signifier qu'aux prochaines élections ils n'apporteront pas leurs voix. Voila comment des décisions absurdes comme la fermeture de Fessenheim sont prises.

Thomas

8mds en 2019 ? Ça ne concerne pas que l’eolien...
Mais oui, vous avez raison, on peut attendre que toutes les centrales arrivent en fin de vie pour se poser la question.
Sauf qu’elles étaient prévues pour 40 ans! Et arrivent toutes à termes dans peu de temps...
L’ASN les contrôle mais vous n’etes pas capable de dire aujourd’hui qu’elles passeront toutes le cap des visites décennales !
Regardez aux US: certaines centrales ont fermé tout simplement parce que les couts d’exploitation étaient devenus trop élevés. En Belgique très récemment: la Cour de Justice a annulé des prolongations de 2 réacteurs faute de mises à jour d’etudes environnementales...
Et puis il faut bien engager les process de démantèlement en douceur pour ne pas se retrouver à devoir tout démanteler en même temps. Et EDF veut justement éviter cet effet falaise.
En termes de budget pour la recherche, on a les 100 milliards du Grand carénage qui pourraient aussi être alloués pour trouver l’energie de demain. D’ailleurs on dépense déjà pas mal d’argent sur ITER pour l’energie d’apres demain.
Sur votre conclusion c’est délirant: vous pensez sincèrement que la filière nucléaire avec ses 200000 emplois revendiqués en France et des membres d’EDF dans tous les conseils ou comités liés à l’energie se ferait doubler par des « lobbyistes » de l’eolien dont la filière est largement moins importante et avec des moyens nettement moindres??! C’est bien de croire au complot, mais ce serait encore mieux de le prouver.

Dalessandro

Surtout qu'on paye le MW éolien à 80€ et qu'on le revend 10€ pour éviter le black-out !

Rblase

Le black out devient un risque élevé pour diverses raisons, pas assez ou trop de production, accroissement de la complexité de gestion des réseaux introduit par les ENR
voir celui des UK
Posté le 27 août 2019 par Joël Spaes dans Énergie
Le gestionnaire de système de transport électrique britannique, National Grid, a rendu public mardi 20 août le rapport intermédiaire sur le black-out du 9 août dernier qui a plongé dans le noir un million de points de consommation.
La filiale dédiée à la gestion du système, National Grid ESO (la propriété des lignes étant séparée de sa gestion outre-Manche), a décidé, moins d’un jour avant sa transmission au régulateur du secteur énergétique britannique, Ofgem, de rendre publiques ses premières conclusions sur le black-out le plus important enregistré par le pays depuis 2008, a rappelé John Pettigrew dans une tribune publiée le 12 août dernier. Un rapport qui reprend la séquence des événements qui ont conduit à cet incident, qui a notamment bloqué nombre de passagers des trains en Angleterre et au Pays de Galles pendant plusieurs heures..
. Les mécanismes de protection du réseau entrent en action, et la perturbation dure moins de 0,1 seconde, et la ligne est à nouveau opérante dans les 20 secondes, indique l’opérateur du système. Ce dernier enregistre en outre une chute de production de l’ordre de 500 MW (en général des installations solaires et de petites unités thermiques qui disjonctent). En revanche, quasiment simultanément avec la foudre, « quelques secondes après), deux producteurs réduisent drastiquement leurs livraisons au réseau. Il s’agit de la centrale au gaz de Little Barford (740 MW connecté au réseau à la ligne 400 kV d’Eaton Socon, dont 240 MW disjonctent immédiatement, et une autre unité se met en sécurité entraînant une perte de 641 MW au total) et du parc éolien offshore de Horsnsea (ce parc de 1 200 MW, le plus grand anglais, connecté au réseau 400 kV à Killingholme délivre alors 799 MW, qui « tombent » brutalement à 62 MW après avoir enregistré l’impact de foudre et se mettent en sécurité). Au total, la perte de production atteint 1 378 MW, soit plus que la valeur prévue en termes de réserve primaire (le back-up-pour ce jour (1 000 MW).

Thomas

Oui et donc? Rien ne met en cause l’eolien dans ce black-out.
Au passage, le UK a encore récemment augmenté leurs volumes d’appels d’offres éolien en mer pour les prochaines années.. donc bon...

marc dalessandro

Simple ! Vu l'intermittence des éoliennes, le réseau français n'est pas prévu à supporter l'apport quand il arrive qu'elles produisent ! Si on ne brade pas ce surplus d'électricité voire payer les pays limitrophes pour qu'ils nous le prennent, LE RÉSEAU IMPLOSE !! D'OÙ UN BLACK-OUT QU'ON A DÉJÀ FAILLI AVOIR ! NOUS N'AVONS PAS BESOIN DES ÉOLIENNES QUI POLLUENT ET TUENT !!

Thomas

Oui... :-)
Ce site est relativement sérieux donc essayez de garder vos prédications hasardeuses pour votre petite association d’anti-éoliens...
Au passage, je vous conseille de lire les rapports réguliers de Rte sur les notions de sécurité du réseau.

marc dalessandro

Hasardeuses !! Regardez le rapport de Julien Aubert, qui dit ouvertement que c'est totalement inutile pour lutter contre le réchauffement climatique et que ces éoliennes sont une gigantesque escroquerie ! Vos rapports de rte, BROTTES a demissione de son poste de député pour passer patron de la rte et fervent défenseur pour garder les 500 mètres entre ces saloperies et les maisons ! Le tout avec plus de 400000€ de salaire ! Que des escrocs !

marc dalessandro

Hasardeuses !! Regardez le rapport de Julien Aubert, qui dit ouvertement que c'est totalement inutile pour lutter contre le réchauffement climatique et que ces éoliennes sont une gigantesque escroquerie ! Vos rapports de rte, BROTTES a demissione de son poste de député pour passer patron de la rte et fervent défenseur pour garder les 500 mètres entre ces saloperies et les maisons ! Le tout avec plus de 400000€ de salaire ! Que des escrocs !

Thomas

Mais bien sur... bouuuh la théorie du complot. :-)
Brottes n’est là que de passage, vous savez. Et avant lui, la tendance était la même...
et c’est pas lui qui écrit les rapports..
Bref, je vous laisse croire ce que vous voulez.

Maxime Duhaut

Hello Thomas
Je salue ton effort pour répondre à tout le monde malgré le ton agressif de la plupart des gens et le sujet délicat (comme tous les sujets d'énergie en fait, snif). Bon courage !
Bonne journée

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