Face à la flambée des prix, les réponses en ordre dispersé des pays européens

  • AFP
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Face à l'envolée des prix, Londres s'est résolu jeudi à annoncer le déblocage de 15 milliards de livres d'aides aux ménages les plus défavorisés, notamment financées par l'instauration d'une taxe sur les bénéfices des géants pétroliers.

Qualifiée de "temporaire", cette taxe a été fixée à 25% et doit permettre de dégager à elle seule cinq milliards de livres. Au total, le gouvernement britannique affirme que 37 milliards de livres (43,6 milliards d'euros) ont été débloqués cette année.

Tour d'horizon des mesures prises ailleurs sur le Vieux continent, alors que la commission européenne vient de prolonger jusqu'en 2023 la suspension du pacte de stabilité, afin de permettre aux États de poursuivre leur politique de lutte anti-inflation.

Allemagne

En mars, Berlin a décidé de doubler les aides publiques au chauffage, débloquées début février au profit des ménages les plus vulnérables. Et un programme d'aides supplémentaires de plusieurs milliards d'euros vient d'être voté au parlement.

Il prévoit la mise en place d'un ticket donnant accès à tous les transports en commun du pays cet été, pour 9 euros par mois.

Le paquet de mesures comprend également pour tous les salariés imposables un versement exceptionnel de 300 euros. En juillet, les familles avec enfants recevront en outre 100 euros supplémentaires via l'allocation familiale, et les chômeurs une allocation exceptionnelle allant jusqu'à 200 euros. La taxe sur les carburants sera par ailleurs baissée entre juin et août au minimum européen, soit une réduction de 14 à 30 centimes par litre. Enfin, le seuil d'imposition, ou abattement de base, a été augmenté, de même que l'indemnité kilométrique.

France

Un "bouclier tarifaire", comprenant un gel des tarifs de gaz et d'électricité, a été mis en place au début du printemps, et d'autres mesures sont annoncées par le nouveau gouvernement d'Élisabeth Borne, dans le cadre d'un budget rectificatif devant être présenté après les législatives de juin.

Il devrait comprendre une revalorisation des retraites et minima sociaux, des augmentations générales pour les fonctionnaires, une baisse des cotisations des indépendants et un chèque alimentaire pour les ménages les plus modestes.

Le bouclier tarifaire devrait aussi être prolongé jusqu'à la fin d'année, tandis que Paris réfléchit à un "dispositif pérenne et mieux ciblé" que la remise (jusqu'à 18 centimes) sur les prix du carburant.

Italie

Près de 30 milliards d'euros ont été débloqués depuis le début d'année par le gouvernement. De premières mesures, d'un montant de 5,5 milliards d'euros, ont été annoncées dès mi-février et complétées le mois suivant par l'annonce d'une baisse d'environ 30 centimes par litre des taxes sur les carburants, ainsi que par l'instauration d'une taxe de 10% sur les "surprofits" des sociétés du secteur de l'énergie.

Cette taxe a été portée à 25% début mai, dans le cadre d'une nouvelle enveloppe de 14 milliards d'euros comprenant un bonus de 200 euros pour 28 millions d'Italiens ayant des revenus inférieurs à 35 000 euros annuels. La réduction des taxes sur les carburants a en outre été prolongée.

Espagne

Madrid a annoncé fin mars un plan de six milliards d'euros d'aides directes pour les ménages et les entreprises. Entré en vigueur le 1er avril et prévu jusqu'au 30 juin, il comprend une subvention de 20 centimes d'euros par litre de carburant, financée à hauteur de 15 centimes d'euros par l'État et de 5 centimes par les compagnies pétrolières. Il inclut aussi une limitation à 2% des hausses de loyers et une hausse de 15% du montant du revenu minimum vital.

L'Espagne et le Portugal voisin ont par ailleurs convaincu Bruxelles de leur accorder un régime dérogatoire, en vue de faire baisser le prix de l'électricité dans la péninsule ibérique en le dissociant de celui du gaz.

Ailleurs en Europe

La Suède, pays d'Europe où le gazole est le plus lourdement taxé, a présenté mi-mars un plan de près de 1,3 milliard d'euros. Il consistait notamment en une baisse d'impôt de 1,30 couronne par litre (environ 12 centimes), jusqu'au 31 octobre.

Belgique et Pays-Bas ont fait le choix d'abaisser la TVA sur l'énergie (gaz naturel, électricité et chauffage urbain) et de réduire les droits d'accise sur les carburants. Les ménages belges les plus pauvres ont également vu le bénéfice du "tarif social" sur l'électricité et le gaz naturel prolongé.

En Pologne, un "bouclier anti-inflation" a été prolongé, et des aides versées à quelque cinq millions de familles. En Hongrie, le gouvernement a annoncé cette semaine une taxe sur les entreprises. Sur les carburants, Budapest a en revanche décidé que seules les voitures immatriculées dans le pays pourraient désormais bénéficier de la mesure fixant le litre à environ 1,2 euro. Les prix des denrées alimentaires de base sont plafonnés depuis février.

Commentaires

Vlady

Bravo à l ' Italie et au Royaume Uni qui ont pris une mesure intelligente : taxer les surprofit des profiteurs !!! En effet , cette augmentation vertigineuse des prix de l ' énergie est due uniquement à de la SPÉCULATION !! Robin des Bois est né en Angleterre , sa mentalité persiste .....

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