Flambée des prix de l'énergie : la production agroalimentaire menacée selon la Coopération agricole

  • AFP
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La flambée des coûts de l'énergie et la perspective de restrictions cet hiver constituent "un mur infranchissable" pour les entreprises agroalimentaires, déjà contraintes de baisser leur production, a alerté mercredi la Coopération Agricole lors de sa conférence de presse de rentrée.

À cause de la flambée des prix dans le sillage de la guerre en Ukraine, "la continuité de nos capacités à produire est en cause", a expliqué Dominique Chargé, président du syndicat. "Il y a déjà des baisses de production et des mises en chômage technique ou partiel... Des entreprises qui conditionnent et préparent les produits alimentaires tournent à 50% ou trois jours par semaine", a-t-il poursuivi. "Un certain nombre d'entreprises vont limiter le nombre de références", a encore mis en garde M. Chargé. "Il va y avoir une incidence et un risque de rupture qui est important sur la chaîne alimentaire".

La Coopération Agricole appelle le gouvernement à reconnaître les activités agricoles et agroalimentaires d'intérêt général, "afin de pouvoir éviter les restrictions d'énergie, incompatibles avec les procédés de transformation industriels pour les produits alimentaires", en cas de tensions cet hiver. Le syndicat plaide aussi pour que les prix de vente des produits alimentaires industriels soient corrélés à leurs coûts de production, comme c'est le cas pour les produits agricoles.

Les hausses des coûts de production (énergie, transports, emballages ...) que subissent les industriels ne sont en effet pas toutes répercutées sur leurs prix de vente à la grande distribution et, en bout de chaîne, aux consommateurs. "C'est d'abord un problème de comportement des acteurs, je ne demande à personne de faire du caritatif, la question est d'avoir une responsabilité collective sur la filière", a déclaré Dominique Chargé. "Ce serait un marché de dupe de faire croire aux agriculteurs qu'ils sont isolés des négociations", a-t-il ajouté, expliquant que si les industriels n'étaient plus en mesure de transformer les produits agricoles, ils ne seraient pas non plus en mesure de les acheter.

Depuis mars, des négociations commerciales exceptionnelles ont lieu de façon hebdomadaire pour redéfinir les prix de ventes de denrées alimentaires, mais les filières agricoles, industrielles et le ministère de l'Agriculture reprochent à la grande distribution de faire barrage aux hausses de prix, soucieux de préserver leur image auprès du public.

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