Futurs énergétiques 2050 : RTE dit n'avoir « aucun parti pris »

  • AFP
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RTE n'a "aucun parti pris" sur les chemins présentés pour l'avenir électrique de la France, qui sont "tous possibles", a insisté mercredi le président du gestionnaire du réseau, Xavier Piechaczyk.

"RTE étudie des chemins possibles pour la France; ils sont tous possibles (...) ils ont tous des atouts mais ils ont tous des limites", a-t-il souligné devant les députés de la Commission des affaires économiques. "La France devra faire ses choix de chemins : bien évidemment ce n'est pas à RTE de les faire puisque ça devient un débat politique au sens noble", a-t-il ajouté.

RTE a présenté lundi un rapport très attendu avec six scénarios de production possibles, allant de 100% renouvelables en 2050 à un développement "volontariste" du nucléaire avec la construction de 14 EPR ainsi que des petits réacteurs.

Le gestionnaire du réseau à haute tension, qui a aussi souligné le développement indispensable des renouvelables, a insisté sur la nécessité de prendre des décisions rapides. Son analyse économique a aussi conclu que "construire de nouveaux réacteurs nucléaires est pertinent".

"Veut-on une société qui est efficace ou qui non seulement est efficace mais en plus est sobre?"; "Quel mix de production veut-on? veut-on tendre vers 100% de renouvelables ou veut-on du nouveau nucléaire?", a interrogé M. Piechaczyk. "RTE n'a aucun parti pris sur ces chemins", a-t-il conclu.

Le gouvernement a salué le travail de RTE et a promis de prendre des décisions rapides à la suite de cette publication, notamment sur l'opportunité de construire de nouveaux réacteurs nucléaires.

Le candidat écologiste à la présidentielle Yannick Jadot a en revanche dénoncé une "manipulation du gouvernement" avec "une présentation partielle et donc partiale" fondée "principalement sur une seule trajectoire d'évolution de la consommation électrique".

RTE prend pour hypothèse centrale une hausse de quelque 35% de la consommation électrique pour atteindre 645 térawattheures (TWh) en 2050, avec l'électrification des usages (transport, chauffage, industrie) aux dépens des fossiles. Sur cette période, la consommation totale d'énergie (dont l'électricité n'est qu'une des composante), doit chuter de 40% grâce à plus d'efficacité.

Le gestionnaire du réseau retient aussi des variantes pour la consommation électrique, dont un scénario de sobriété à 555 TWh, plus proche de ce que prônent les écologistes. Pour RTE, cela suppose des choix de société : développement de l'habitat collectif, baisse du chauffage, limitation des déplacements...

Commentaires

forceethonneur

Bah bien sûr, et en plus ils ont honte de rien !

Sérieusement :)

Jean BLIN

Et surtout de quoi RTE s'est-il mêlé avec son rapport sur 2050, alors que la stratégie énergie électrique relève d'EDF et des politiques élus comme le Parlement et des différents ministères concernés comme celui de l'Industrie par exemple.

David Du CLARY

M. BLIN, je crois bien que c'est le Gouvernement qui a demandé à RTE de faire cette analyse.
Etant donné que la neutralité carbone que vise le pays à l'horizon 2050 reposera massivement sur l'électrification des usages laquelle aura des conséquences importantes sur le réseau électrique, RTE semble assez légitime pour faire un tel travail.
D'autant que personne en France n'a à sa disposition d'outils plus fins et sophistiqués que RTE quand il s'agit de modéliser le fonctionnement du réseau électrique.

Jean BLIN

RTE n'aurait aucun parti pris !? Pas même celui de satisfaire les écolos en avalisant une solution médiane qui serait un mix 50 % renouvelables et 50 % nucléaire dans le moins désastreux des cas envisagés ? Allons plus loin dans ces scénarios : Réduire toutes nos émissions CO2 et GES divers comme celui de l'aviation civile de masse : Pour les lignes desservant Europe-Amérique-Asie imagine t'on un mix de 50 % d'avions à réaction avec 50 % de bateaux à voiles ? Cette réduction du nucléaire décarboné à 50 % est un pilonnage exclusivement politique, que les écolos ont inventé pour faire croire à une proposition réaliste et l'ont imposé aux autres politiques, sans réelle étude, dans le même style que F. Mitterrand avait avancé au doigt mouillé et fait accepter les 3 % de déficit budgétaire à l'Europe en signant le traité de Maastricht en 1992. Même le GIEC dans son dernier rapport affirme que le nucléaire décarboné est indispensable dans le monde entier pour tenir les objectifs des COP. Et pas en Fr

Thomas

Que votre vie doit être triste Mr blin...
Le GIEC estime dans les scénarios étudiés et menant à l’atteinte des objectifs climatiques que les EnR éolien et solaire sont un levier plus efficace que le nucléaire (nucleaire qu’ils considèrent effectivement comme un autre levier mais dans une part moindre..).
Donc je vous retourne votre remarque: le GIEC ou l’EIA estiment que le monde entier a besoin massivement des ENR mais pas la France alors même que notre beau programme nucléaire arrivera en fin de vie et qu’on ne sera pas en mesure de construire comme en 1970 du fait du contexte bien différent.
Dans un monde de plus en plus instable, le nucléaire sera d’autant plus compliqué a déployer massivement... Il serait temps d’arreter la nostalgie de l’epoque Giscard et de revenir en 2021...

studer

Ne nous plaignons pas trop : depuis le départ du sinistre Brottes (ancien journaliste passé au PS puis bombardé patron de RTE), RTE est redevenu l'expert en systèmes électriques qu'il a toujours été.
Son rapport tient la route sauf sur deux points, qui pourraient être liés aux pressions de sa tutelle (ministère Pompili, notoire antinucléaire) :
- la limitation à 35 % de la consommation électrique en 2050, alors qu'il faudra réindustrialiser le pays et transférer des usages fossiles (carburant des véhicules...) vers l'électricité. Demi-mensonge reconnu par RTE, qui mentionne honnêtement que les pays voisins prévoient une hausse au moins double de la sienne !
- la limitation à 50 % de nucléaire des scénarii de mix, alors que le mix actuel est à 70 %. Car il postule que la filière nucléaire sera incapable de maintenir ces 70 % d'ici à 2050 : or le "plan Messmer" de 1974 a permis de faire beaucoup mieux. Et le parc actuel pourrait, moyennant de la maintenance adaptée, fonctionner jusqu'à 60 ans voire 80 ans comme aux USA (où les réacteurs ne sont pas améliorés au fil du temps comme en France).
Bref, un rapport qui commence à sentir l'honnêteté intellectuelle, mais qui a encore des relents nauséabonds de la pression exercée par le nid d'écolos qui a investi Négawatt, l'ADEME et le ministère de l'Ecologie.

Albatros

Je partage cette analyse. En effet, RTE a progressé et il est légitime que cet organisme ait été sollicité pour produire un tel rapport.
On ne peut pas empêcher un organisme expert en un domaine de rédiger une prospective sur ledit domaine.
Cela reviendrait à n'avoir que des gens comme Madame Pompili, forcément indépendants car tout à fait incompétents.
Quant à l'influence néfaste du nid d'écolos, il est grand temps que notre pays s'en libère mais il n'en prend pas le chemin.
Abritons nous devant l'avalanche d'âneries que nous allons entendre dans la prochaine quinzaine. Courage à tous !

goldorak

Attention, en 2050, tout les réacteur existant auront entre 48 ans et 72 ans
Garder l'ensemble sera quand même compliqué.
C'est pour ça que reconstruire des EPR permettra surtout de compenser les arrêts pour vetusté ( même si dans l'ensemble, on n'est pas aussi pressés que les antinucléaires.

Thomas

@studer
Même EDF estime qu’il sera nécessaire de commencer le déclassement des centrales avant 60 ans pour éviter l’effet falaise. Pousser les centrales au max ne ferait que rajouter des coûts énormes tous les 10 ans, monopoliser des ressources notamment humaines + perdre en production pendant de longues périodes, pour dans tous les cas les arrêter 10 ans après... A un moment il faut être réaliste... EDF l’est, mais pas un certain nombre de commentateurs...
quant à la nostalgie du programme Messmer qui a l´air de toucher pas mal d’entre vous, il suffit tout simplement de comprendre que le contexte de 2021 n’est plus du TOUT le même: ne serait ce que sur la partie concertation publique et instruction administrative des dossiers qui devait être inexistante à l’epoque ou presque... vous croyez sincèrement que construire 14 EPR d’ici 2050 est réaliste ??

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