Gaz naturel : le Kremlin se défend de toute pression politique sur la Moldavie

  • AFP
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La présidence russe a soutenu mercredi que les négociations en cours entre le géant Gazprom et la Moldavie, confrontée à de graves pénuries de gaz, étaient "purement commerciales", se défendant de toute pression géopolitique sur Chisinau. "Tout ceci a un caractère totalement commercial. Il n'y a aucune politisation" de ces négociations, a commenté auprès des journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

La Moldavie, pays de 2,6 millions d'habitants situé entre la Roumanie et l'Ukraine, s'approvisionne traditionnellement en gaz auprès de la Russie via la région séparatiste pro-russe de Transnistrie et l'Ukraine. Mais des complications sont apparues depuis que Gazprom a augmenté de près de 43% ses prix en octobre, un geste que le gouvernement moldave a jugé "injustifié et irréaliste" pour ce pays qui est l'un des plus pauvres d'Europe.

En réaction, Chisinau a instauré la semaine dernière un état d'urgence énergétique qui lui a permis d'acheter du gaz à la Pologne, une première depuis son indépendance en 1991. Le vice-ministre moldave, Andrei Spinu, est mercredi à Saint-Pétersbourg pour des négociations avec le patron de Gazprom Alexeï Miller visant à conclure un contrat sur le long terme pour la livraison de gaz russe.

Avant les négociations, M. Spinu a déclaré vouloir obtenir de Moscou une "correction" du prix proposé à Chisinau. "Il y a une demande en gaz, une proposition commerciale, une offre de réduction (du prix) mais aussi le problème d'une accumulation de la dette" moldave, a indiqué pour sa part Dmitri Peskov.

Ancienne république soviétique, la Moldavie est divisée entre partisans d'un rapprochement avec Moscou et ceux voulant rejoindre l'Union européenne. Des critiques du Kremlin soutiennent que Moscou a augmenté ses tarifs pour punir Chisinau après l'élection en 2020 de la présidente pro-européenne Maïa Sandu. De son côté, Moscou a accusé Chisinau de retards de paiement et a menacé de fermer le robinet si un nouveau contrat n'était pas signé.

Ces pénuries en Moldavie surviennent dans un contexte de flambée des prix du gaz en Europe que certains pays imputent en partie à Moscou, accusé de vouloir faire pression sur le continent en refusant de fournir des approvisionnements supplémentaires.

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