Interview du PDG de Total : « ce qui est sûr, c'est qu'il faut construire de nouveaux projets » gaziers

  • AFP
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Après l'annonce d'un accord dimanche pour développer un méga champ gazier au Qatar, le PDG du géant français des hydrocarbures TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a estimé dans un entretien avec l'AFP que d'autres projets seront nécessaires pour faire baisser les prix du gaz en Europe.

Le Qatar, un des principaux producteurs mondiaux de gaz naturel liquéfié (GNL) représente pour les dirigeants européens une alternative au gaz russe dans un contexte de guerre en Ukraine, qui a donné un nouvel élan aux projet de GNL.

Quelle importance prend l'accord avec le Qatar dans le contexte actuel ?

L'accord signé avec QatarEnergy pour prendre 25% d'un nouveau train de gaz naturel liquéfié (ensemble des unités d'une usine assurant le traitement et la liquéfaction du gaz, NDLR) est très important pour TotalEnergies, car le GNL fait partie de notre stratégie de transformation pour répondre aux défis du changement climatique.

Et, avec ce qui se passe en Ukraine, nous avons déclaré que nous n'investirions plus dans de nouveaux projets en Russie, il n'y aura peut-être plus de nouveaux projets possibles.

Le Qatar est l'autre grand place où l'on fait du gaz compétitif et nous sommes très heureux d'avoir été choisis par QatarEnergy comme partenaire. Cela tombe a point nommé, certains se posaient la question de savoir comment TotalEnergies remplacerait la Russie, voilà la réponse.

Le Qatar produit 77 millions de tonnes de GNL et fait partie des trois plus grands exportateurs mondiaux avec l'Australie et les Etats-unis. Les coûts de production du gaz y sont très compétitifs, les coûts de liquéfaction bénéficient d'un fort effet d'échelle et le pays dispose d'une bonne position entre l'Asie et l'Europe, (tout cela fait) de lui un leader mondial du GNL.

Nous avons aussi annoncé des projets aux États-Unis. Nous sommes le numéro deux du gaz naturel liquéfié, et nous entendons le rester.

Ce projet peut-il contribuer à stabiliser les prix du gaz ?

Ce qui est sûr, c'est qu'il faut construire de nouveaux projets. Les prix sont élevés car la demande de gaz naturel liquéfié est supérieure à l'offre. (La construction d')une usine de GNL, cela prend du temps. Celle dont nous parlons va entrer en fonctionnement fin 2025, début 2026. Il en faut plus pour que le marché arrive à se stabiliser.

TotalEnergies a des capacités de regazéification (opération consistant à remettre à l'état gazeux un liquide pétrolier, NDLR) en Europe, à peu près 15%. Donc si nous avons plus de GNL, nous pourrons mieux alimenter l'Europe. Et puis maintenant on va pouvoir discuter avec les partenaires européens de façon à les engager dans les contrats à moyen et long terme.

Les consommateurs européens devront-ils changer leurs habitudes ?

La première chose que peuvent faire les consommateurs c'est d'économiser l'énergie et de consommer moins. Il faut baisser le chauffage un peu en hiver et la climatisation en été.

Ensuite, il faut trouver le meilleur modèle pour la transition énergétique, un modèle qui combine l'énergie renouvelable et une source qui peut être le nucléaire ou le gaz, parce que les consommateurs veulent de l'électricité tout le temps.

Pour TotalEnergies, la stratégie d'entreprise consiste à aller vers l'énergie renouvelable. Nous avons annoncé de gros accords récemment aux États-Unis avec 25 gigawatts maintenant dans notre portefeuille, mais également vers le gaz car nous pensons que c'est la bonne combinaison, pour produire une énergie qui soit fiable, abordable et durable.

Commentaires

Serge Rochain

Ce qui est sur, c'est qu'il faut construire de nouveaux méthaniseurs pour alimenter les centrales à gaz dont il faut construire également au moins deux par régions.

Denis Margot

Ce qui est sûr, c’est que les producteurs de gaz adorent les ENRi. Comme le dit Pouyanné, « Pour TotalEnergies, la stratégie d'entreprise consiste à aller vers l'énergie renouvelable, […] mais également vers le gaz car nous pensons que c'est la bonne combinaison, pour produire une énergie qui soit fiable, abordable et durable ». Pris la main dans le sac ! Les ENRi ne peuvent se passer du gaz, ¼ à 15g, ¾ à 400g, ça fait 300 gCO2/kWh, comme l’Allemagne. Vive les ENRi !

Serge Rochain

Vous confirmez votre incompréhension chronique sur les énergies renouvelables.
1) Les ENRi, ça n'existe pas, il s'agit d'ENRv
2) Les ENRv n'ont aucun besoin du gaz dont parle M. Pouyanné car les ENR se suffisent à eux-mêmes comme je le signale dans le message auquel vous répondez et que vous n'avez évidement pas compris.
D'ailleurs c'est le nucléaire qui a absolument besoin du gaz de M. Pouyanné puisque même avec un Soleil sous-exploité en France faute d'avoir favorisé l'installation de PPV EDF brule 4GW de gaz à feu continu comme vous pouvez le voir ici :
https://www.rte-france.com/eco2mix/la-production-delectricite-par-filie….
Comme vous voyez, choisir un nucléaire qui en panne chronique avec 27 réacteurs à l'arret sur 56 ça impose en effet de recourir à d'autres solutions comme l'importation depuis les voisins plus futés que nous et qui n'ont pas choisis le nucléaire, et aussi le recours au gaz, rare et couteux comme vous devriez le savoir. Comment faite vous pour attaquer en permanence avec une analyse de situation qui démontre la stupidité de vos arguments, ce qui n'est pas très grave, mais souligne l'incapacité du nucléaire à assumer sa mission.

Denis Margot

Toujours dans la nuance et dans le déni. Alors on met les points sur les i.
1) Les ENRi existent, elles précèdent même ENRv, il s’agit de la même chose. Intermittent ou variable, que vous vous retranchiez derrière ce genre d’argument en dit long sur la teneur de vos arguments.
2) Les ENRi se suffisent tellement à elles-mêmes que l’Allemagne consomme du fossile (charbon, gaz) à mesure qu’ils installent des ENRi. Et l’Espagne. Et le Danemark. Et la GB. Et…
3) Le nucléaire peut se passer du gaz, c’est d’ailleurs ce que montre la France, mais il faut tout de même investir suffisamment dans le nouveau et dans la maintenance, ce qui n’a pas été fait, vous pouvez remercier vos amis écolos.
4) Méthaniseur, pourquoi pas, mais le compte n’y est pas, et pour sans doute pas mal de temps encore. Avec en prime quelle ACV ?
5) La stupidité de mes arguments vaut bien la vôtre, sauf que les faits démontrent le couplage ENRi / gaz et non le couplage gaz / atome. Voir pour cela electricitymap, mais il est vrai que votre honnêteté vous interdit de lire ces cartes dans le bon sens.
6) EDF brûle 4 GW de gaz parce que vos amis ont débranché 2 GW nucléaire, ce qui démontre d’ailleurs, qu’avec ce nucléaire et un peu plus, la France se passerait du gaz. Impossible avec les ENRi (ce sont des faits, des mesures terrains, pas des vociférations dont vous êtes coutumier et que ne confirme aucune observation réelle).

Schricke

S. Rochain:
"Le retour du Jédi" ? Où "le monde à l'envers" selon le grand mage Rochain ? En tous cas, comme d'habitude, une accumulation de contre-vérités évidentes, selon la bonne habitude du militant antinucléaire radical, compulsif et viscéral, qui parle des énergies comme un certain Putin défend sa vision de son invasion de l'Ukraine, à coup de mensonges éhontés et de propagande qu'il a bien du mal à cacher !... Tout en insultant toutes celles et tous ceux qui osent remettre en cause, si peu que ce soit, ses "délires" !...
Chez S. Rochain, l'invective tient lieu d'argument ! C'est désormais bien connu !

Serge Rochain

1) Les ENRi existent, elles précèdent même ENRv, il s’agit de la même chose. Intermittent ou variable, que vous vous retranchiez derrière ce genre d’argument en dit long sur la teneur de vos arguments.<br />

Il n'y a que les idiots pour faire la confusion entre ce qui marche ou ne marche pas d'une part et quelque chjose qui marche entre 80 et 90% du temps à des régimes variables...
Le reste étant à l'avenant, je n'ai pas de temps à perdre avec un idiot qui se croit informé

Denis Margot

Bravo, Serge, en pleine forme !! Et mieux vaut un idiot informé qu’un sachant qui n’y connait rien. Et sinon, êtes-vous capable de répondre aux points 1 à 6 sans vous vautrer dans votre suffisance habituelle ? Savez-vous que l’intermittence inclut la variabilité et que la variabilité inclut l’intermittence et que c’est ainsi qu’on comprend ces deux termes et que vous devriez aussi les comprendre ? Votre pirouette pour éviter de répondre aux questions qui fâchent est décevante. J’aurais tant aimé ne plus me fourvoyer dans mes erreurs, tant pis, le grand sachant Rochain qui n’y connait rien s’est levé du mauvais pied ce matin.

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