GNL : un marché encore plus en surproduction avec le coronavirus, après une année 2019 « record »

  • AFP
  • parue le

Le gaz naturel liquéfié (GNL) a connu une année 2019 "record" mais la crise du Covid-2019 va encore plus déséquilibrer ce marché déjà marqué par de fortes surcapacités, selon un bilan annuel publié mercredi. "2019 a été une année record pour le secteur du GNL à la fois en termes de volumes importés et de nouvelles décisions d'investissement", a souligné Jean-Marie Dauger, le président du Groupe international des importateurs de gaz naturel liquéfié (GIIGNL).

En 2019, les importations mondiales de GNL ont ainsi atteint 354,7 millions de tonnes, une augmentation de 40,9 millions de tonnes ou de 13% par rapport à l'année précédente, selon le bilan de cette association regroupant de grandes entreprises du secteur (Shell, Total, Tokyo Gas...).

Cela a en particulier été une année "record" pour l'Europe, dont les importations nettes ont bondi de 75,6%. L'Asie reste toutefois la région la plus importatrice, malgré une baisse des volumes à destination de grands pays consommateurs comme le Japon, la Corée du Sud et Taïwan, sous l'effet d'une météo douce et d'une production nucléaire importante. En Chine, où le GNL permet de remplacer le charbon et ainsi d'améliorer la qualité de l'air dans les villes, les importations ont en revanche progressé, bien qu'à un rythme moins marqué qu'auparavant.

C'est l'Europe qui a ainsi joué un rôle d'équilibrage du marché en aidant à absorber les excédents de l'offre mondiale, note le GIIGNL. Celle-ci est en effet toujours plus importante, avec de nouvelles capacités de production mises en route, notamment en Australie, aux États-Unis et en Russie.

Ces capacités sont censées encore croître : l'année dernière a marqué un "record" pour les nouvelles décisions d'investissement dans ce secteur. "À moyen terme, l'impact déstabilisateur de la crise du Covid-19 sur les économies des pays importateurs va exercer une pression à la baisse sur la demande de GNL, dans un marché déjà excédentaire", prédit le Groupe.

Commentaires

Médard de Char…

Parfaitement d'accord avec cet article, il me reste une question : quel est la durée du cycle ?

Après les excès de prix (en Asie) de l'époque post Fukushima jusqu'à 48€/MWh qui ont engendré la course aux investissements dans l'exploration/extraction/gazoduction/liquéfaction dans le monde entier (et encore en cours), nous assisterons à un désengagement progressif., mais quand ?
Le niveau de prix actuel 12€/MWh pour le Cal 2021 ne me semble pas particulièrement bas et semble même assez juste si l'on observe le prix aux USA auquel une fois la liquéfaction et le transport ajoutés, il reste encore une marge. Le spot en Europe, lui, semble plus près du prix US. La situation actuelle pourrait même rester assez stable, non ?

Donc, sans pression déficitaire pour les exploitants, dans combien de temps assisterons-nous à un recul progressif des investissements et une remontée des prix ? 5 ans, 10 ans ?

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