Iran: un drone des Gardiens de la Révolution survole un porte-avions américain dans le Golfe

  • AFP
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Un drone des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique iranienne, a survolé un porte-avions américain croisant dans le Golfe, a affirmé l'agence de presse iranienne Tasnim sur son site internet dimanche.

L'agence a publié une vidéo, non datée, montrant un drone bleu clair avec l'inscription "Ababil III" en lettres persanes et latines décoller d'une piste désertique en bord de mer.

La vidéo, accompagnée d'une musique évoquant un film d'action, a été tournée par la force navale des Gardiens de la Révolution, selon Tasnim. Après le décollage de l'appareil, elle montre une vue aérienne de deux bâtiments de guerre croisant en mer et semblant appartenir à l'escorte d'un porte-avions dont s'approche ensuite la caméra. Sur la tourelle de ce bâtiment est inscrit le matricule 69 en chiffres géants.

La vidéo donne ensuite, sous forme d'informations incrustées dans l'image, des détails sur les numéros de plusieurs avions sur le pont, pour certains visibles à l'oeil nu, notamment ceux de deux avions de surveillance américains Hawkeye AWACS et de quelques avions de combat F18.

Les États-Unis ont annoncé le 8 avril le placement des Gardiens de la Révolution sur leur "liste des organisations terroristes étrangères". En réponse, le Conseil suprême de la sécurité nationale iranien a annoncé le même jour qu'il considérait désormais les forces américaines déployées au Moyen-Orient, dans la Corne de l'Afrique et en Asie centrale, comme des "groupes terroristes". L'Iran se considère comme le gardien du Golfe et dénonce régulièrement la présence militaire américaine dans ce bras de mer.

Mercredi à New York, le ministre des Affaires étrangères iranien, Mohammad Javad Zarif, a averti les États-Unis qu'ils s'exposeraient à des "conséquences" s'ils prenaient "la mesure folle" d'interdire à l'Iran l'accès au détroit d'Ormuz, qui ferme le Golfe et par lequel passerait un tiers du pétrole transitant par voie maritime.

"C'est dans l'intérêt de notre sécurité nationale de garder ouvert le Golfe persique (...) Nous l'avons fait par le passé et nous continuerons à le faire à l'avenir", a dit M. Zarif. "Mais les États-Unis devraient savoir que quand ils entrent dans le détroit d'Ormuz, ils doivent parler à ceux qui protègent le détroit d'Ormuz --les Gardiens de la Révolution iranienne", a-t-il ajouté.

M. Zarif avait tenu ces propos après que le gouvernement américain eut annoncé, le 22 avril, dans le cadre de sa campagne de "pression maximale" contre l'Iran, que Washington imposerait à compter de mai des sanctions contre tout pays qui continuerait à acheter du pétrole iranien.

"Nous ne cherchons pas à fermer le détroit d'Ormuz, mais si l'hostilité de nos ennemis augmente, nous serons capable de le faire", a déclaré dimanche le général Mohammad Baghéri, chef d'état major des forces armées iraniennes, selon l'agence Isna. "D'autre part, si notre pétrole ne peut pas passer le détroit, le pétrole d'autres pays ne pourra certainement pas passer non plus", a ajouté l'officier.

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