GRTgaz s'adapte à la disponibilité croissante de biométhane en France

  • AFP
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GRTgaz a mis en service en 2022 un nombre record de stations de "rebours", des installations qui profitent de la disponibilité croissante de gaz vert et servent à l'acheminer vers les consommateurs, a indiqué vendredi son directeur général Thierry Trouvé.

"L'année a été très dynamique avec le raccordement de 149 sites de méthanisation supplémentaires à l'ensemble des réseaux de gaz, dont 17 sur le réseau de GRTgaz", a précisé M. Trouvé. La France a désormais une capacité de production annuelle de biométhane ou gaz vert qui a atteint 9 TWh à laquelle vont s'ajouter 16 TWh de projets d'unités de méthanisation actuellement en développement, selon le bilan établi par GRTgaz.

"C'est la seule filière d'énergie renouvelable qui a dépassé les objectifs de la loi de programmation pluriannuelle de l'énergie", fixant le mix énergétique du pays, avec une production de 7 TWh l'an dernier, a souligné M. Trouvé.

Le biogaz est produit à partir de déchets organiques issus de l'agriculture, des boues de stations d'épuration ou encore des biodéchets des ménages, dont la collecte, obligatoire en 2024, reste balbutiante en France. Sa disponibilité croissante oblige GRTgaz à s'adapter avec ces "postes de rebours" dont 7 sur les 12 en fonctionnement ont été inaugurés en 2022: "On a plus que doublé le parc", s'est félicité M. Trouvé, et 44 postes supplémentaires sont en préparation.

Présenté par GRTgaz comme "une véritable pièce d'orfèvrerie" et "un chef d'oeuvre de l'industrie gazière", le poste de rebours sert à faire remonter et sortir du réseau de distribution du gaz produit par une unité de méthanisation.

Le gaz est compressé pour être mis à la bonne pression pour son transport. Il subit également un comptage de son volume, et un contrôle de qualité pour que le gaz injecté réponde aux standards du transporteur.

Ce circuit va à l'encontre du fonctionnement traditionnel du réseau. Historiquement, le réseau du gaz fonctionne à sens unique pour acheminer du gaz à haute pression vers des interconnexions où la pression est abaissée pour approvisionner ensuite des installations industrielles ou rejoindre le réseau de distribution. La station de rebours fait l'inverse.

"L'année 2023 sera aussi très dynamique mais au-delà, le nombre de projets (de méthaniseurs) est en chute libre", s'est inquiété M. Trouvé. GRTgaz a recensé seulement 77 projets enregistrés en 2022 "dans l'attente de nouveaux dispositifs de soutien".

Cette baisse fait suite à la baisse des tarifs d'achat du biométhane en novembre 2020.

"Le développement [du biométhane] est bien l'un des objectifs du gouvernement, en parallèle de la réduction de la consommation globale de gaz", assure cependant à l'AFP le ministère de la Transition énergétique, et "des textes ont déjà été pris pour revaloriser le tarif d'achat et d'autres mécanismes sont à l'étude".

Commentaires

Serge Rochain

Le biométhane est une composante majeur des renouvelables pilotables. Nous aurons besoin de compléter la production électrique des renouvelables variables à un niveau très important avant de le voir diminuer au fur et à mesure que la puissance variable se multipliera et se répartira sur le territoire

David Du Clary

Bonjour Serge,
Je souscris pleinement à votre analyse, mais vous aurez remarqué qu'il s'agit ici de biomethane injecté dans les reseaux de gaz naturel, donc de gaz qui n'est pas destiné à produire de l'électricité.
La cogénération biogaz, qui elle, produirait de l'électricité et serait pilotable, est malheureusement la parenté pauvre de la méthanisation en France et les récentes ameliorations - notamment tarifaires - ne la concernent pas.
Par ailleurs la sévère obligation de valoriser à des niveaux élevés la chaleur qu'elle produit la pénalise encore davantage.
Tout ceci exclut de la production énergétique à partir de méthanisation de larges portions du pays où il n'y a pas de réseau gaz, et encore moins de rebours.

Rochain Serge

Hélas oui, toutes les bonnes solutions produisant du biogaz ne retiennent pas l'attention. Depuis l'affaire du gaz russe et de l'Ukraine, cette fixation sur le gaz fait ignorer la polyvalence de certains procédés, à croire que ce qui en sort et qui n'est pas du gaz serait forcément un déchet. L'affolement gazeux fait perdre la raison.

Serge Rochain

Bonsoir Du Clary,
Notez tout de même que bien qu'injecté dans le réseau il produit en partie de l'électricité sachant que les centrales à gaz utilise bien le gaz du réseau pour fonctionner.

David Du Clary

En effet, Serge, mais la part du gaz de réseau dédiée à la production électrique semble très minoritaire dans la consommation totale de gaz, principalement utilisé pour la production de chaleur.

Rochain Serge

Bien sur, ce serait bien mieux si le biogaz était effectivement utilisé en moyen. Pilotable du renouvelable variable. Mais globalement si on le réservait à ce seul usage il faudrait utilisé à la place plus de gaz fossile dans le réseau gaz... Alors l'un dans l'autre que perd on vraiment ? Seulement la satisfaction de pouvoir dire un jour que nous sommes au 100 % renouvelable en production électrique !
C'est un peu gamin, non ?

Michaël

Utiliser du gaz pour faire de l'électricité, ce n'est pas non plus la panacée, transformer une énergie (gaz) en une autre énergie (électricité) amène une grosse perte de rendement. Pour l'électricité, Le nucléaire fait ça très bien et avec peu de gaz à effets de serre, Jancovici explique ça bien mieux que moi. Le biométhane dans le réseau de gaz, c'est plutôt une bonne idée pour réduire notre dépendance mais là aussi il faut surveiller que les producteurs qui sont souvent des agriculteurs ne délaissent pas les cultures utiles pour nous nourrir au détriment de cultures pour remplir les méthaniseurs. Comme ça rapporte plus de faire du gaz, certains pourraient être tentés, il faut encadrer cette nouvelle énergie tout simplement.

Serge Rochain

Sauf que le nucléaire a absolument besoin d'une beqiuille pilotable suffisament souple pour s'adapter au besoin de suivi de charge et quand on n'a pas la chance d'avoir une hydraulique puissante on se tourne vers le gaz ce qui est d'une des raison qui a poussé l'Allemagne à abandonner le nucléaire. Même en France l'hydraulique pour lequel on est bien nanti il ne suffit pas et nous utilisons le gaz qui est encore plus souple pour les variations rapide. La perte entre l'énergie gaz et l'énergie électrique est liée au cycle de Carnot et c'est la même perte pour le nucléaire entre la chaleur de la chaudiere, dans laquelle on a déjà perdu les 2/3 du potentiel énergétique de l'uranium pour obtenir la chaleur, et la transmission à la turbine. Quant à Jancovici ce n'est qu'un artiste de music hall qui est plutôt à la recherche du buzz avec des numéro de cirque destiné à impressionner un public assez ignorant des questions techniques, pris par ce public pour du charisme.
Quant à vos soi disant risque d'ébandon des agriculteurs pour leur mission principale, c'est le dernier bruit à la mode répendu par le lobby nucléraire après toute une serie de crainte et menaces qui se sont effondrées les unes après les autres au fur et à mesure que le renouvelable s'impose sur la planète.

Michaël

Je ne veux pas devenir le défenseur de Jancovici mais il a le mérite de vulgariser tous les problèmes énergétiques pour un très large publique, je retrouve sa BD chez tout un tas d'amis et de membres de ma famille qui ne s'interressaient pas à ces problèmes il y a peu. Ça prouve que le sujet s'il est bien amené avec les bonnes mises en forme peut intéresser, il a ce mérite je pense.
Pour en revenir au sujet, je suis d'accord sur le côté pilotable, avec l'hydraulique ça permet une meilleure réactivité, la dessus pas de problème.
Sur le sujet de la perte de rendement, effectivement on perd du rendement sur le nucléaire mais ne vaut il pas mieux (pour les gaz à effet de serre uniquement) perdre 2/3 du rendement de l'uranium que 2/3 sur du gaz qu'on a brûlé et donc rejeté en Co2, je ne connais pas le filtrage qui est certainement utilisé en sortie de brûlage mais dans tous les cas, ce gaz est brûlé pour toujours, et stocker du co2, beh on est pas très bon pour l'instant. Je ne suis ni pro nuc, ni anti gaz ou autre, je cherche juste à savoir ce qui serait le mieux pour notre pauvre planète, même si pour moi la meilleur réponse est la sobriété et la décroissance douce, je suis aussi réaliste sur nos besoins en énergie et donc interressé par ces sujets.

Cordialement.

Serge Rochain

Le biogaz est une composante majeiure du renouvealble pilotable

Serge Rochain

Vous êtes dans la confusion sur tous les aspects. Jancovici ne vulgarise pas les divers aspects de l'énergie, il oriente ses lecteurs vers la solution qu'il a choisie en falsifiant la vérité. Il n'a à mes yeux qu'un seul mérite, celui d'avoir étudié une bonne procédure pour déterminer les émissions de CO2 selon les procédés non seulement de production d'énergie mais aussi pour toutes sortes de transformations utilisant de l'énergie pour chaque participation à la transformation. Le reste n'est que de la tromperie où il va même jusqu'à mentir effrontément en racontant des sornettes avec dans de nombreux cas, uniquement pour impressionner son public.et sans aucun profit même pour la cause qu'il défend.
Ensuite quand je vous dis que la transformation énergie nucléaire potentielle à chaleur c'est / qui sont perdus cela précède la perte de 60% du cycle de Carnot à laquelle est également soumise la centrale à gaz et c'est une perte de 60% qui s'ajoute dans le cas du nucléaire à la perte des 2/3 soit 87% de perte du potentiel d'origine pour le nucléaire contre 60% pour une centrale à gaz.
Ensuite il s'agit de biogaz et non de gaz fossile, il est donc CO2 neutre car ce CO2 dégagé par la combustion est celui que le végétal avait emprunté à l'atmosphère durant sa croissance et qui y retourne pour y être absorbé par la génération suivante de végétaux en croissance. C'est donc toujours le même CO2 qui est émis, absorbé, réémis, réabsorbé.....voilà pourquoi ont dit que le biogaz est CO2 neutre comparé au gaz fossile qui, s'il provient bien de la fossilisation de plantes ayant vécu il y a des centaines de millions d'années, il était séquestré sous terre depuis cette époque et on l'en libère. En revanche le biogaz n'est pas réellement totalement CO2 neutre car les végétaux de la combustion desquels il est issu ne sont pas transformés en gaz à l'endroit même où ils ont poussés. Il a fallu les couper, les transporter, et les traiter pour en extraire la partie destinée à l'alimentation avec des machines agricoles qui fonctionnent au gasoil avant d'en traiter les déchets devenant les intrants dans un méthaniseur. Donc le biogaz est CO2 neutre de 80 à 95% seulement en fonction des conditions du processus.
Enfin si vous êtes intéressé par ces sujets, plutôt que de vous faire intoxiquer par des opinions, je me permets de vous suggérer de lire des ouvrages qui sont le résultat d'études sur le sujet dans lesquels les opinions des auteurs sont écrasés par la masse des informations objectives, c'est à dire les références aux données officiels des Etats, des études scientifiques ou/et économiques, des sites de météorologie, des syndicats professionnels des entreprises des domaines traitant du sujet qui publient leurs rapports d'activité, des organismes de statistiques, des organismes de prospectives......Bref, les sources d'informations soumis à la critique de leurs paires. Je vous suggère l'ouvrage ci-dessous dans lequel vous trouverez 50 renvois vers les sites de ces différents organismes permettant d'attester l'origine de l'information fournie, et 150 figures, tableaux, et graphiques dont la plupart en couleur qui vous donneront un état présent de la situation de son passé et de son évolution futur la plus probable :
https://www.editions-complicites.fr/pages-auteurs/serge-rochain/
Bonne lecture.

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