« Hercule ne passera pas l'hiver » : nouveau rassemblement à Paris contre le projet de restructuration d'EDF

  • AFP
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"Azur, bleu ou vert, Hercule ne passera pas l'hiver" : environ 200 personnes se sont rassemblées mercredi après-midi à Paris près de l'Assemblée nationale pour protester contre le projet de scission d'EDF en trois entités, a constaté un journaliste de l'AFP.

L'interfédérale CGT, CFE-CGC, CFDT, FO et SUD Energie avait appelé à une 5e journée de mobilisation depuis le 26 novembre, mercredi, contre cette réorganisation. La direction d'EDF a fait état de 17% de grévistes à la mi-journée.

Les syndicats redoutent un "démantèlement" qui pourrait se traduire par une scission en trois entités de l'électricien détenu à 83% par l'État : une entreprise publique (EDF bleu) pour les centrales nucléaires, une autre (EDF vert) cotée en Bourse pour la distribution d'électricité et les énergies renouvelables, et une troisième (EDF azur) qui coifferait les barrages hydroélectriques.

Le rassemblement près de l'Assemblée nationale s'est tenu peu avant l'audition par les députés du PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, et du ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire.

"Azur, bleu ou vert, Hercule ne passera pas l'hiver", proclamait une banderole. Parmi les manifestants figuraient plusieurs députés communistes et de la France insoumise. "La libéralisation de l'énergie, c'est 50% d'augmentation du prix pour l'usager, des économies sur la sûreté, la volonté de rentabiliser à tout prix", a dénoncé auprès de l'AFP le député PCF Sébastien Jumel.

Son collègue LFI Adrien Quatennens a lancé aux manifestants : "Vous menez un combat d'intérêt général. Du point de vue du citoyen, il n'y a aucun intérêt à poursuivre Hercule, qui n'est fait que pour satisfaire l'idéologie de la Commission européenne".

Le projet est mené sur fond de discussions entre l'État et Bruxelles, qui veut notamment éviter des "subventions croisées", par exemple qu'un coup de pouce au nucléaire bénéficie aussi à d'autres activités d'EDF au détriment de ses concurrents. D'où la réflexion sur de nouvelles formes d'organisation des activités.

"Il faut arriver à convaincre les parlementaires qu'on doit garder la question de l'énergie dans le giron du service public, pas dans celui du marché", a déclaré à l'AFP le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, venu soutenir les manifestants. "Ce bien fondamental doit appartenir aux Français", a aussi estimé Cédric Liechti, secrétaire général de la CGT Energie Paris.

Commentaires

Christian Méda…

200 manifestants, de la rigolade ! Et c'est plutôt bon signe. Cela signifie que 99,9% des salariés du grand monopole d'Etat sont un peu conscients de la nécessité de ce projet.

olivier DE BOISSEZON

il n'y a que vous pour rigoler ... et ne pas lire correctement : 17% de grévistes selon la direction. Et parmi les 200 manifestants, des syndicalistes et des personnalités politiques représentatives des citoyens français.
Votre calcul de 99,9% semble un peu court.
Bonne continuation sur cette voie de l'ignorance.

Christian Méda…

Je préfère être ignorant que dépourvu d'humour. La connaissance s'acquiert...

régis de Nimes

En 1996, les députés européens de droite et sociaux-démocrates votent l'ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie. Seul le groupe de la Gauche Unitaire Européenne s'oppose.
La transposition dans le droit français est adoptée à l'assemblée nationale...combattue par le PCF.
La loi NOME est votée par la droite en 2010, incluant l'arenh .
Fin du monopole d'EDF et GDF, qui se séparent, en 2007: application de la "concurrence libre et non faussée européenne" soutenue par les mêmes.... combattu par le PCF. Mais continuons à dépolitiser de vrais choix de société pour la France...

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