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La jeune société Ergosup, qui a mis au point un procédé de production d'hydrogène "vert", a annoncé avoir levé 11 millions d'euros afin d'engager son passage au stade industriel.
Carburant d'avenir car non polluant, l'hydrogène est actuellement produit à 95% à partir d'hydrocarbures, rappelle l'entreprise de Malataverne (Drôme) dans un communiqué. "La production d'une tonne d'hydrogène génère 12 tonnes de gaz carbonique - encore plus si vous devez transporter ce gaz par camion jusqu'au lieu d'utilisation", souligne le président de la société, Patrick Paillere.
Pour des raisons essentiellement de coûts, le procédé classique de production de ce gaz par électrolyse de l'eau (H2O) n'est que rarement utilisé. La technologie d'Ergosup permet de le rendre plus compétitif. En ajoutant un additif dans l'eau - un sel de zinc - Ergosup bloque le dégagement d'oxygène, qui a tendance à vouloir se recombiner avec l'hydrogène dès qu'ils ont été dissociés par l'effet de l'électricité. Et son procédé permet de produire l'hydrogène sous forte pression, permettant ainsi d'éviter le recours à des compresseurs (l'hydrogène est généralement stocké sous forme comprimée).
L'installation est ainsi plus compacte - les équipements mis au point par Ergosup font la taille d'un gros réfrigérateur. Des machines de taille plus importante sont envisagées mais elles resteront toujours modestes (avec une production de l'ordre de 100 kilogrammes de gaz par jour). "Le sens de l'histoire est d'aller vers une production décarbonée et décentralisée, au plus près des usages", explique M. Paillere.
Ergosup avait déjà procédé à une première levée de fonds de 2,7 millions d'euros en 2015. Le nouveau tour de table a été souscrit par les actionnaires existants (un fonds d'Air Liquide et les fonds Demeter Ventures, GO Capital et Arkéa Capital), auxquels sont venus s'ajouter les fonds AP Ventures, PSIM (Bpifrance), Normandie Participations et Kouros.
