Nucléaire iranien : le chef de la diplomatie européenne condamne la fin des dérogations américaines

  • AFP
  • parue le

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a condamné jeudi la décision américaine de mettre fin à des dérogations-clés pour le nucléaire civil iranien, estimant que cela compliquerait "encore" la tâche des pays chargés de s'assurer de la nature pacifique du programme de Téhéran.

Les États-Unis ont annoncé mercredi la fin des dérogations qui autorisaient jusqu'ici des projets liés au programme nucléaire civil iranien malgré les sanctions de Washington, ultime vestige, côté américain, de l'accord international de 2015, que Donald Trump a quitté en 2018.

Le chef de la diplomatie européenne a souligné l'"importance durable" de cet accord datant de 2015 (JCPOA), lors d'une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies sur les relations entre l'UE et l'ONU. "L'accord reste la meilleure et seule façon de s'assurer de la nature pacifique du programme nucléaire iranien", a-t-il déclaré.

"C'est pourquoi je regrette la décision hier des États-Unis de ne pas prolonger les dérogations pour les projets nucléaires liés au JCPOA", a ajouté M. Borrell. "Il sera encore plus difficile pour la communauté internationale de s'assurer de la nature exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien", a-t-il mis en garde.

Mercredi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait estimé ne plus pouvoir "justifier le renouvellement de ces dérogations", affirmant que le régime iranien poursuivait "ses menaces nucléaires" et dénonçant une "escalade inacceptable". Concrètement, les pays encore attachés à l'accord sur le nucléaire iranien et impliqués dans ces projets qui n'ont pas vocation militaire risquent d'être sanctionnés par les États-Unis s'ils ne se désengagent pas. Cela concerne avant tout la Russie.

Depuis mai 2019, l'Iran s'est progressivement affranchi d'engagements auxquels il avait souscrit, en riposte au retrait unilatéral de l'accord de la part des États-Unis, qui ont rétabli des sanctions économiques contre Téhéran. Les États-Unis affirment être encore un "État participant" à l'accord et donc pouvoir faire pression pour prolonger un embargo sur les ventes d'armes internationales à la République islamique, qui doit expirer en octobre.

Le représentant de l'Iran à l'ONU, Majid Takht-Ravanchi, a affirmé qu'avec sa décision de mettre fin aux dérogations-clés, M. Pompeo achevait le retrait complet de Washington de l'accord de 2015. "Affirmer que les États-Unis sont TOUJOURS des participants (à l'accord) n'est pas seulement absurde; c'est FAUX", a écrit M. Takht-Ravanchi sur Twitter.

Ajouter un commentaire

Suggestion de lecture