Itochu met fin à sa participation dans un projet de centrale nucléaire en Turquie

  • AFP
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La maison de commerce japonaise Itochu a indiqué mercredi qu'elle ne poursuivrait pas sa participation au projet de construction d'une centrale nucléaire en Turquie, remporté en 2013 avec son compatriote Mitsubishi Heavy Industries (MHI) et le français Engie.

"Nous en avons terminé avec notre contrat fin mars, qui consistait à conduire une étude de faisabilité. Nous ne sommes plus impliqués désormais et nous ne le serons pas à l'avenir", a déclaré à l'AFP un porte-parole d'Itochu.

Un peu plus tôt, le quotidien économique Nikkei avait affirmé qu'Itochu avait décidé de "se retirer" de ce projet de construction d'une centrale nucléaire de 4.400 mégawatts située à Sinop, sur les bords de la mer Noire. "Ce n'est pas un retrait", a réagi le porte-parole d'Itochu, précisant que le groupe n'avait généralement qu'"un rôle limité" de "coordination" dans les projets nucléaires.

Itochu faisait partie du consortium industriel vainqueur, avec MHI et l'énergéticien Engie, désigné en 2013 par la Turquie pour réaliser ce projet évalué alors à plus de 15 milliards d'euros.

Le français Framatome (ex-branche réacteurs d'Areva désormais passée sous le contrôle d'EDF) doit fournir avec MHI les quatre réacteurs de moyenne puissance Atmea qui équiperont la centrale. De son côté, MHI poursuit des études de faisabilité, a affirmé un porte-parole du groupe à l'AFP, sans préciser quand elles devaient s'achever.

Initialement, la construction de la centrale devait débuter en 2017, pour une mise en service progressive à partir de 2023. Mais depuis, le coût du projet a sensiblement augmenté et avoisinerait les 37 milliards d'euros, notamment pour intégrer les nouvelles normes de sécurité suite à la catastrophe de la centrale de Fukushima, selon le quotidien Nikkei.

La participation d'Engie suscite aussi des interrogations, alors que le groupe français a décidé de reconsidérer la viabilité économique de ses projets nucléaires. Cela s'est déjà traduit l'an dernier par son retrait d'un projet de construction d'une centrale nucléaire au Royaume-Uni. "Engie n'est pas investisseur dans le projet Sinop en Turquie", a souligné une porte-parole du groupe français, interrogée par l'AFP.

"Les résultats des études de faisabilité, portant sur les termes techniques, commerciaux, juridiques et réglementaires du projet, seront évalués par le gouvernement turc", a-elle poursuivi. "Nous supposons que des discussions entre les gouvernements turc et japonais, signataires de l'accord intergouvernemental sur le projet Sinop, seront nécessaires pour déterminer un cadre acceptable pour la poursuite du développement du projet", a conclu Engie.

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