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La baisse du niveau de la mer Caspienne, due au changement climatique, menace les structures offshore du gisement de pétrole géant de Kachagan, au Kazakhstan, a mis en garde mercredi le consortium international qui l'exploite.
"La baisse du niveau de la mer Caspienne ainsi que la faible profondeur de la mer dans la zone des installations offshore de Kachagan ont limité l'utilisation des bateaux", explique la North Caspian Operating Company (NCOC). "Cela constitue une menace pour l'exploitation sûre (de ces installations), ce qui pourrait conduire à l'arrêt complet de l'un des plus grands champs du Kazakhstan", ajoute le consortium.
Avec des réserves estimées de 13 milliards de barils de pétrole, Kachagan est un des plus importants gisements offshore de pétrole du monde.
La Caspienne, plus grande mer fermée du monde, borde cinq pays : la Russie, l'Iran, le Kazakhstan, le Turkménistan et l'Azerbaïdjan. Selon les estimations, sous ses eaux salées se trouveraient près de 50 milliards de barils de pétrole et 300 000 milliards m3 de gaz naturel.
Mais le réchauffement climatique dans cette zone déjà aride provoque une évaporation accélérée de cette mer : son niveau a baissé de 1,4 mètre entre 1996 et 2015, selon une étude de 2017. Selon des estimations, son niveau pourrait encore baisser jusqu'à 18 mètres d'ici la fin du siècle. La faune et la flore uniques de la Caspienne souffrent de cette baisse du niveau de la mer, mais aussi des activités liées aux hydrocarbures et à la pollution qui en résulte.
Le NCOC regroupe la compagnie kazakhe KazmunaiGas, le français Total, l'américain ExxonMobil, l'italien Eni, l'anglo-néerlandais Shell, le chinois CNPC et le japonais Inpex.
Découvert en 2000, le gisement de Kachagan, d'une richesse rare mais d'une complexité technique inédite, n'a ouvert ses vannes de ce projet qu'en 2016 après des années de retard et plus de 50 milliards de dollars de dépenses.
L'assèchement de la Caspienne rappelle le destin de la mer d'Aral, que se partagent l'Ouzbékistan et le Kazakhstan, et qui a été réduite quasiment à néant à cause de la culture intensive du coton sur ses affluents à l'époque soviétique.