La France accroît d'un million d'euros par an son soutien au GIEC

  • AFP
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La France a décidé d'accroître son soutien au GIEC d'un million d'euros par an, assurant ainsi 15% des contributions au Groupe des experts du climat de l'ONU, a annoncé mardi le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian. "L'importance de vos travaux n'est plus à démontrer", a dit le ministre aux représentants du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), réunis à Paris à l'Unesco pour leur 47e session.

"Vous avez été le fer de lance de la prise de conscience mondiale face au réchauffement climatique. Vous êtes devenus la conscience scientifique et intellectuelle de notre engagement politique à lutter contre cette menace (...) Vos travaux doivent être soutenus à la mesure de ce qu'ils représentent pour notre avenir commun", a-t-il déclaré à l'ouverture de la session, occasion de marquer le 30e anniversaire de l'instance (créée par l'ONU en novembre 1988).

"Nous porterons notre contribution au fonds fiduciaire du GIEC à un million d'euros par an jusqu'à la publication du 6e rapport" du Groupe (prévue à l'horizon 2022, ndlr), a dit M. Le Drian, en appelant "à tous les pays pour qu'ils poursuivent ou accroissent leur soutien financier".

Ce montant s'ajoute à la prise en charge par la France de l'unité de soutien technique à l'un des groupes de travail du GIEC (basé à l'université de Paris-Saclay), qui représentait un million d'euros en 2017, et sera de 1,5 million par an jusqu'en 2022, a précisé à l'AFP Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Le million supplémentaire annoncé "nous amène à peu près à 15% de la contribution globale du GIEC", a-t-elle ajouté.

A la 23e conférence climat de l'ONU (COP23) à Bonn en novembre, le président Emmanuel Macron s'était alarmé d'un manque de financements du GIEC, selon lui "menacé par la décision des États-Unis de ne pas garantir les financements".

Les États-Unis ont largement contribué à financer le GIEC, avec quelque 2 millions de dollars annuels ces dernières années (sur un budget total d'environ 5 M), jusqu'à l'arrivée de Donald Trump à la Maison blanche en 2017. L'an dernier, ce manque a été en partie compensé par des apports supplémentaires de pays, par exemple de la Norvège, selon des documents du GIEC.

Prix Nobel de la Paix 2007, le GIEC est chargé de produire une synthèse régulière des connaissances sur le réchauffement climatique, dont le résumé est approuvé par l'ensemble des États. Ces travaux, qui ont établi le rôle des activités humaines dans le réchauffement, ont conduit à faire avancer les négociations mondiales pour limiter les gaz à effet de serre, avec pour résultat l'accord de Paris de 2015.

Commentaires

Pierre-Ernest

Le GIEC a été fondé pour "évaluer, sans parti pris et de façon méthodique, claire et objective, les informations d’ordre scientifique, technique et socio-économique qui nous sont nécessaires pour mieux comprendre les risques liés au réchauffement climatique d’origine humaine". Il est donc, pour le GIEC, normal d'insister sur cette origine, puisque est déterminante pour la survie de l'organisation.
Supposons que les travaux de certains scientifiques aboutissent à montrer que les activités humaines ne sont pas les seules responsables du réchauffement, et que celui-ci est dû, pour une part, à des causes naturelles. On peut imaginer que dans ce cas, les instances dirigeantes du GIEC rejettent, passent sous silence, ou minimisent ces causes naturelles. Mais alors, les "certitudes" affichées par certaines personnes (plutôt de la catégorie des communicants d'ailleurs) seraient à prendre avec certaines réserves non ?
N'est-ce pas exactement ce qui se passe actuellement ?

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