La France « pas à la hauteur de l'urgence climatique », juge Agnès Pannier-Runacher

  • Connaissance des Énergies avec AFP
  • parue le
Cheminées

La France n'est "pas à la hauteur de l'urgence climatique" avec des émissions de gaz à effet de serre qui baissent lentement en 2025, a affirmé vendredi la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher.

« Nous ne pouvons pas baisser les bras après avoir fait si bien »

Cette ministre du gouvernement démissionnaire, qui a affirmé dans la matinée qu'elle n'était "pas candidate" pour continuer à ce poste, réagissait aux prévisions du Citepa, association mandatée pour estimer ces émissions qui contribuent au changement climatique.

Le Citepa projette toujours, comme en juin, une "faible diminution" en 2025 des émissions du pays, de 0,8%. Cette baisse, écrit l'association dans son "baromètre" trimestriel, est "très en deçà du rythme nécessaire pour atteindre les objectifs de la période 2022-2030, fixés à environ -5% par an".

Cet objectif est au cœur de la "Stratégie nationale bas-carbone (SNBC)" de l'exécutif, qui en élabore une troisième version depuis 2024, afin de respecter les engagements internationaux du pays. "Les résultats des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas bons. Ils ne sont pas à la hauteur de l'urgence climatique, ni des capacités de la France", a commenté la ministre dans un communiqué.

"Nous ne pouvons pas baisser les bras après avoir fait si bien : plus de 20% de baisse depuis 2017", a-t-elle souligné. "Cette faible diminution des émissions de gaz à effet de serre confirmerait le ralentissement de la dynamique observée ces dernières années", a confirmé le Citepa. Après les succès de 2022 et 2023 (-3,9% et -6,8%), rappellent-ils, la France avait moins bien réussi en 2024 (-1,8%).

Un « coup de frein à la baisse des émissions »

Les émissions brutes françaises (hors puits de carbone) devraient atteindre 366 millions de tonnes équivalent CO2 (MtCO2e) cette année.

Les transports routiers, qui pèsent le plus avec un tiers environ des émissions, devraient abaisser les leurs de 1,0%. C'est mieux que l'agriculture (-0,3%, pour un cinquième des émissions), mais moins bien que l'industrie et BTP (-2,2%, pour un sixième des émissions). Moins importants, les bâtiments résidentiels et de bureau devraient voir leurs émissions augmenter (+0,2%), tandis que celles du traitement des déchets devraient stagner.

"Les fortes baisses entre 2022 et 2024 s'expliquaient notamment par la réduction des émissions associées à la production d'électricité et l'évolution du mix énergétique", explique le Citepa. Cet effet atteint ses limites en 2025, avec un recours au nucléaire "historiquement élevé" au second semestre, précise l'association.

Les émissions du secteur énergétique avaient chuté de 7% en 2023 puis de 4% en 2024. Dans le transport routier, "par rapport à l'édition de juin 2025, les prévisions sont réévaluées à la baisse, et notamment au troisième trimestre", note le Citepa. Les experts indiquent toutefois manquer d'estimations pour les transports maritime et aérien.

L'association Réseau Action Climat a déploré un "coup de frein à la baisse des émissions". "Pour les 10 ans de l'Accord de Paris, la France ne montre plus l'exemple et met en péril le climat, mais aussi sa souveraineté économique, ses emplois et le pouvoir d'achat des Français en restant trop dépendante d'énergies fossiles très majoritairement importées", a-t-elle écrit dans un communiqué.

Commentaires

Vincent
Avec l'obscurantisme qui gagne du terrain au sein de la population et de nos représentants politiques, ça n'est malheureusement pas près de s'arranger...
Albatros
Rassurez vous les écolos obscurantistes, nous allons bientôt arriver à zéro du fait de la désindustrialisation galopante et le suicide de l'agriculture qui produit qui sont "en marche" chez nous, grâce à vos actions de "sauveurs de planète". Merci à vous : Plus d'industrie, plus de jobs et que des branleurs derrières des écrans à Dubaï. La France devient un EHPAD doublé d'un musée pour touristes. Mais qui viendra voir des vieillards ruinés et des écolos-alter-mondialistes danser sur des ruines ? Courage à ceux qui travaillent encore !
Hostalier
Madame Pannier-Runacher, vous avez raison mais il ne faut pas pour autant être alarmiste car notre impact reste minime et avec la dette que nous avons, faisons pour l'instant, uniquement ce qui peut être fait sans dépenser d'argent.
L'indigné
Ce qui est sûr, c’est que s'acharner à vouloir décarbonner une production d’électricité déjà décarbonnée à 90%, au moyens d'éoliennes et de photovoltaïsme, on n’est pas prêt de se féliciter d’obtenir un résultat mesurable à échéance 2030…
Blin Jean
La seule bonne nouvelle que la Pannier nous annonce est qu'elle n'ést pas candidate à continuer ce poste de ministre de la trnsition énérgétique. Encore une promesse, toujours une promesse ... qui n'engage que ceux qui y croient.
LEBLOND
On s'en fout de votre écologie castrophique. Vous voulez être les meilleurs, mais surtout pour éviter la faillite financière et economique

Ajouter un commentaire