Un rapport parlementaire appelle à soutenir davantage la production d'énergie renouvelable dans l'agriculture

  • AFP
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Le secteur agricole a un rôle important à jouer dans la production d'énergies renouvelables, souligne mardi un rapport parlementaire qui appelle à une meilleure (in)formation des agriculteurs et à plus de soutien public au biogaz.

Le rôle de ce secteur, qu'il s'agisse de produire de l'électricité, du gaz ou des carburants, "est un sujet majeur aux implications multiples pour l'environnement et le climat, pour ses conséquences en matière d'aménagement des territoires, d'organisation des filières et des exploitations agricoles", relève l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST).

Parmi les propositions, destinées à orienter le plan de relance économique du gouvernement attendu fin août, le rapport appelle à "développer de manière prioritaire la méthanisation" qui permet de produire du biogaz à partir de déchets organiques.

Les rapporteurs de la mission, le député (LREM) Jean-Luc Fugit et le sénateur (PS) Roland Courteau, "déplorent les ambitions trop modestes" de la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE).

Alors que la loi a fixé en 2015 "un objectif ambitieux de 10%" de biogaz dans la consommation de gaz en 2030 (soit 39 à 42 TWh), la PPE de 2016 visait 8 TWh injectés dans le réseau en 2023, ramenés à 6 TWh en 2020, regrette le rapport, soulignant au passage que la définition de la feuille de route énergétique de la France devrait incomber au Parlement, non au gouvernement.

Parmi leurs autres propositions: doter d'un volet agricole la recherche sur les énergies, renforcer le conseil auprès du monde agricole et intégrer ces projets dans les politiques d'aménagement des territoires. Les pouvoirs publics devraient "encourager l'appropriation des infrastructures de production d'énergie par les agriculteurs plutôt que par les énergéticiens seuls ou des opérateurs tiers", ajoutent les parlementaires.

Dans l'éolien et le photovoltaïque, "les agriculteurs se contentent souvent de mettre à disposition des ressources foncières", notent-ils, relevant que leur appropriation "permettrait aussi de faire évoluer les regards sur ces filières" parfois difficilement acceptées. Enfin il faudrait soutenir l'agrivoltaïsme, des panneaux solaires mobiles qui, installés au-dessus des plantations, évitent d'utiliser du foncier supplémentaire, notent les auteurs.

Selon le rapport, le secteur agricole, avec au moins 50 000 exploitations concernées, assure déjà 20% de la production française d'énergies renouvelables (soit 3,5% de la production nationale d'énergie), dont 96% de la production nationale de biocarburants, 26% de celle de biogaz, et via son foncier 83% de l'éolien, 13% du solaire photovoltaïque.

Commentaires

Aristide NGOMA NGOMA
Rochain

Je crois que dans ce pays on commence à comprendre que le soi disant indispensable stockage des électricité éoliens et solaire est totalement superflu pour fournir l'électricité dans les périodes défaillantes des conditions météo.
Deviendrait on suffisamment intelligents pour rester sourds aux sornettes du lobby nucléaire ?

Gautier

Il ne reste plus qu'a chiffrer les besoins en millions de tonnes d'effluents, le nombre de millions d'hectares de cultures dédiées, le nombre de méthaniseurs, les surfaces d'épandages des résidus, les coûts financiers et environnementaux pour apprécier la vraisemblance de votre projet à la lumière de ce compte-rendu sur la méthanisation. http://www.assemblee-nationale.fr/dyn/15/comptes-rendus/cetransene/l15c…

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