L'agroalimentaire réclame un plan « à la hauteur » face à la flambée des prix de l'énergie

  • AFP
  • parue le

Des légumes aux œufs en passant par les poissons, une vingtaine de filières agro-alimentaires appellent l'État au secours face à l'envolée des prix de l'énergie, s'inquiétant de l'absence d'un plan "à la hauteur" de la crise et des distorsions de concurrence au sein de l'UE.

"Sans un plafonnement des prix du gaz et de l'électricité, une très grande partie de nos entreprises ne pourront pas assurer le maintien des chaînes agricoles et alimentaires", ont alerté mercredi dans une lettre 25 des principales interprofessions françaises (Intercéréales, Inaporc, Semae, etc.)

Ces filières, qui réunissent agriculteurs, industriels et parfois les distributeurs d'un bout à l'autre de la chaîne alimentaire, s'alarment depuis plusieurs semaines des coûts "exorbitants" de l'énergie.

La transformation de la betterave en sucre ou le stockage de certains fruits et légumes, par exemple, sont particulièrement énergivores. De plus, un certain nombre d'entreprises arrivent au bout de leurs contrats d'électricité, et doivent souscrire à de nouvelles offres avec des prix qui sont montés en flèche.

L'Etat a proposé plusieurs dispositifs pour faire face à cette flambée, parmi lesquels figure un "amortisseur électricité", qui prévoit la prise en charge d'une partie des factures énergétiques 2023 des TPE/PME.

Pas suffisant, selon les signataires de ce communiqué, qui fustigent "l'échec" des négociations européennes pour s'entendre sur un bouclier tarifaire, qui aurait permis d'éviter les distorsions de concurrence.

"Beaucoup de nos entreprises achètent (l'électricité) à des prix supérieurs à 500 euros/mégawattheure sur le marché français", quand l'Allemagne, par exemple, a acté un plafonnement à 130 euros le mégawattheure, dénoncent-elles.

Selon ces interprofessions, parmi lesquelles celle de la volaille ou encore de la pomme de terre, cet écart met en péril la "compétitivité des produits français". "Nos entreprises ne pourraient survivre à des prix de l'énergie significativement supérieurs (au-delà de 180 euros le mégawattheure) à ceux de nos homologues européens", soulignent-elles.

Si elles n'arrivent pas à limiter ou à répercuter du moins en partie la flambée de leurs coûts de production, les industries agroalimentaires "n'auront d'autres choix que de rationaliser leurs gammes et/ou de réduire drastiquement leurs activités, voire de les arrêter définitivement".

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