L'AIE appelle à placer les énergies renouvelables au cœur des plans de relance

  • AFP
  • parue le

Le soutien aux énergies renouvelables devra être au cœur des plans de relance post-Covid-19, a appelé mercredi l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui prévoit cette année un ralentissement, pour la première fois depuis 20 ans, des installations de sites et centrales.

"Après une baisse cette année, l'addition de nouvelles capacités de production d'énergie renouvelable devrait repartir en 2021, mais la stabilité en matière de politiques sera essentielle pour assurer la confiance des investisseurs", insiste l'AIE dans un rapport consacré à l'impact de la crise sanitaire sur la transition énergétique.

Bien "avant que la pandémie de Covid-19 ne frappe, le monde devait absolument accélérer, et ce significativement, le déploiement des renouvelables pour avoir une chance d'atteindre ses objectifs énergétiques et climatiques", souligne son directeur, l'économiste Fatih Birol. "Avec les extraordinaires défis sanitaires et économiques d'aujourd'hui, les gouvernements ne doivent pas perdre de vue cette tâche essentielle de transition vers une énergie propre, pour nous permettre de sortir de cette crise sur une voie sûre et durable".

Éolien, solaire, biomasse ou hydroélectricité... ces sources d'énergie ont, selon l'AIE, fait preuve d'une "résistance impressionnante" en ces temps de crise, et leur position continue de se renforcer. Le cumul des puissances électriques d'origine renouvelable dans le monde devrait croître de 6% en 2020.

Pour autant, si le monde disposera de 167 gigawatts (GW) de capacités de production renouvelables supplémentaires en 2020, ce sera 13% de moins par rapport au bilan des installations de 2019, selon les estimations de l'Agence, qui conseille les pays dans leur politique énergétique.

Tous les marchés concernés

Ce ralentissement dans la construction de sites et centrales tient aux perturbations dans la production d'équipements, aux mesures de confinement et de distanciation sociale, mais aussi de plus en plus à des blocages financiers. En 2021, les additions de capacités devraient retrouver leur niveau de 2019, notamment grâce à deux projets de méga-barrages hydroélectriques en Chine. Mais la croissance combinée de 2020 et 2021 resterait 10% en-deçà de ce que l'AIE avait prévu avant la crise.

Tous les marchés matures sont concernés, à l'exception des États-Unis où l'activité se maintient avant l'expiration prévue d'un dispositif fiscal. En Europe, après une année 2019 exceptionnelle, les installations nouvelles devraient se trouver réduites d'un tiers en 2020, la plus forte baisse annuelle constatée depuis 1996, avant une "reprise partielle" l'an prochain. Seul l'éolien offshore devrait être épargné, du fait de temps de construction plus longs.

Pour l'AIE, les gouvernements devraient miser sur des secteurs à la fois créateurs d'emplois et sources de moindres émissions de gaz à effet de serre, avec la décarbonation des transports et du bâtiment. "La chute continue du coût des renouvelables ne suffira pas à les protéger des incertitudes accrues par le Covid-19", pointe M. Birol. "D'où l'importance critique de plans de relance permettant de garantir la confiance des investisseurs", ajoute-t-il, citant par exemple le risque que, face au faible coût du pétrole, des projets visant à se passer des énergies fossiles soient abandonnés.

Commentaires

Serge Rochain

Ce serait effectivement très dommageable que les investissements retournent vers le pétrole mais les financiers ne sont intéressés que par le gain, que leur vie doit être triste.

Jean BLIN

Le choix de l'AIE d'avoir comme directeur un économiste comme Fatih Birol (la science économique est à la science ce que l'astrologie est à l'astronomie, cf les prévisions économiques depuis Ricardo) au lieu d'un énergéticien montre le sérieux de cet organisme. L'AIE voit l'énergie comme un marché et non comme un bien nécessaire à la vie. L'AIE fait appel à des plans de relance gouvernementaux (autrement dit subventions, aides diverses, directives autoritaires et anti-démocratiques) pour inciter les "investisseurs" dans les "renouvelables" lesquels veulent bien mettre un peu de fric (très peu) pour un max. de dividendes s'il sont sûrs du retour qu'ils veulent faire garantir par les Etats, garantie que le peuple paiera et paiera cher.
La preuve en est pour la France, le "forcing" de la ministre Elisabeth Borne pour assurer les lobbys éoliens FEE et SER que les déclarations du président Macron sur la saturation éolienne du pays (ses vœux du 14 février à Pau) sont un écran de fumée.
L'AIE et Birol ne voient que les bénéfices de l'argent des EnR mais rien de l'énergie mondiale et encore moins de l'intérêt de la planète et de ses habitants, surtout les + modestes.

Mandron

Ah , ceux qui investissent dans l’èolien ne sont pas intéressés par le gain financier, on peut rèver, que leur vie doit être trista.

Mandron

Ah , ceux qui investissent dans l’éolien ne sont pas intéressés par le gain financier, on peut rèver, que leur vie doit être triste.

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