L'Allemagne prépare le sauvetage de son géant Uniper, victime de la flambée des prix du gaz

  • AFP
  • parue le

Le gouvernement allemand veut se donner les moyens de secourir les entreprises du secteur de l'énergie victimes de la flambée des prix du gaz, comme le géant Uniper, et a présenté mardi des modifications législatives permettant notamment une entrée de l'Etat à leur capital.

Uniper, qui était avant le conflit en Ukrainien l'un des plus gros clients du gazier russe Gazprom, est frappé de plein fouet par la réduction des livraisons russes et l'envolée des tarifs pour s'approvisionner sur le marché. En difficultés financières, le groupe allemand, l'un des plus grands fournisseurs d'énergie du pays, a demandé la semaine dernière l'aide des pouvoirs publics.

Le projet présenté mardi par le gouvernement prévoit un "allègement temporaire du droit des sociétés" visant à "faciliter les prises de décision en matière d'opération de capital" pour les "entreprises exploitant des infrastructures énergétiques critiques", a indiqué le ministère de l'Économie.

Le nom d'Uniper n'est pas cité mais Berlin a confirmé mener des pourparlers avec le groupe sur un possible plan de sauvetage. Une entrée de l'État au capital du groupe est sur la table, dans le cadre d'une aide qui pourrait atteindre 9 milliards d'euros, selon l'agence Bloomberg. Le quotidien économique Handelsblatt évoque une participation publique à hauteur de 25%, d'une valeur de trois à cinq milliards d'euros.

Comme l'ensemble du secteur énergétique allemand, Uniper souffre de la récente baisse de 60% des livraisons de Gazprom via le gazoduc Nord Stream. Le groupe explique se "procurer actuellement des volumes de substitution à des prix nettement plus élevés" qu'à l'ordinaire. Toutefois, il ne "peut pas répercuter ces coûts supplémentaires", et souffre donc de "charges financières importantes".

Une "faillite" pourrait "avoir un effet systémique" sur le marché de l'énergie et "nous ne pouvons pas laisser cela se produire", a prévenu mardi le ministre de l'Économie Robert Habeck, lors d'une conférence de presse.

L'Allemagne a déjà utilisé les prises de participation pour sauver des entreprises pendant la pandémie de coronavirus, entrant par exemple à hauteur de 20% dans le capital du géant de l'aviation Lufthansa. Berlin a lancé en avril un programme de prêts et garanties publiques de plus de 100 milliards d'euros, destiné à aider les entreprises souffrant des effets de la guerre en Ukraine.

La première entreprise à en bénéficier a été l'ex-filiale allemande de Gazprom, Gazprom Germania, que le pays a nationalisé, qui va se voir doter d'une ligne de crédit de 9 à 10 milliards d'euros. Le pays dépendait début juin à 35% du gaz russe pour ses importations, contre 55% avant la guerre en Ukraine.

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.