L'autorisation d'exploiter une centrale électrique doit être soumise à une consultation publique (Conseil constitutionnel)

  • AFP
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Le Conseil constitutionnel a jugé jeudi que les décisions d'autorisation de centrales électriques devaient être soumises à une consultation formelle du public, sans pour autant remettre en cause des projets anciens qui n'obéissaient pas à ce critère.

Le Conseil constitutionnel juge "que la décision autorisant l'exploitation d'une installation de production d'électricité constitue une décision publique ayant une incidence sur l'environnement, au sens de l'article 7 de la Charte de l'environnement". Ce dernier article prévoit explicitement une consultation du public ("Toute personne a le droit (...) de participer à l'élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l'environnement").

Le Conseil avait été saisi d'une question prioritaire de constitutionnalité (QPC) par le Conseil d'État dans ce dossier. La justice administrative avait été saisie par une association (Force 5) opposée à un projet de centrale à gaz de Total Direct Energie à Landivisiau en Bretagne. Les opposants mettaient en avant le manque de consultation formelle du public.

"Le Conseil constitutionnel nous dit que l'autorisation d'exploiter a une incidence sur l'environnement" et "qu'il doit y avoir une participation du public", souligne Arnaud Gossement, avocat spécialiste de l'énergie et de l'environnement, interrogé par l'AFP. Or c'est seulement en août 2013 qu'une ordonnance a transposé le principe de la participation du public prévue par la charte de l'Environnement. "Avant il n'y avait pas de participation du public donc la loi française était contraire à la Constitution" mais "le Conseil constitutionnel neutralise les effets de cette décision", ajoute Me Gossement.

Le Conseil estime en effet dans sa décision que la remise en cause des mesures ayant été prises avant le 1er septembre 2013 "aurait des conséquences manifestement excessives". "Par suite, ces mesures ne peuvent être contestées sur le fondement de cette inconstitutionnalité", conclut-t-il.

Ce dernier point devrait notamment empêcher la remise en cause de la construction de la centrale de Landivisiau, qui avait été autorisée par un arrêté du 10 janvier 2013. Total Direct Energie, contacté par l'AFP, "prend acte de la décision".

"C'est une décision capitale parce qu'il y avait un risque juridique très important dans le processus d'autorisation d'un certain nombre de projets", remarque Arnaud Gossement.

Commentaires

Justin

ça marche aussi pour les éoliennes?

bernard Mandron

Normalement oui car une turbine hydraulique avec alternateur est une centrale et il en est de même pour une une éolienne

Serge Rochain

C'est même pour cela que la bande de réactionnaires qui constitue le conseil constitutionnel fait cette proposition. Le but inavoué est de chercher tous les moyens pour maintenir le nucléaire en France malgré son coût exorbitant et tous ses autres innombrables défauts. Petit problème d'arithmétique de CM2 :
Les données du problème :
Nucléaire :
Cout EPR : 12,4 G€ Délai de réalisation 2007 à 2021 : 14 ans
Puissance de production théorique 1,6 GW Facteur de charge 75% (mais même à 100% sans maintenance ni rechargement d’uranium ni incidents…. Ça ne fera pas le poids. Noter que le facteur de charge du parc existant n’a été en 2019 que de 68%) Puissance réelle : 1,2 GW
Production annuelle : 10,5 TWh

Parc éolien :
Coût d’une éolienne de 2 MW : 1 M€ Facteur de charge moyen France de l’éolien : 25%
On peut donc construire plus de 10 000 éoliennes avec ce que coûte (a déjà couté sans produire) l’EPR de Flamanville. Puissance théorique 20 GW, puissance réelle 5 GW
Production annuelle : 43,8 TWh soit 4 fois plus que le nucléaire de l’EPR
Ajoutez à cela que le parc peut produire au bout de 2 ans seulement, car moins de deux ans suffisent pour construire une éolienne et la raccorder. Aujourd’hui l’étape la plus longue de la construction d’une éolienne est représentée par les délais imposés par les recours juridiques systématiques.

Le coût du MWh solaire ayant rejoint celui de l’éolien depuis 2018 le résultat est le même pour le solaire

Il faut estimer le coût du stockage si tant est qu’il faille stocker car dans les ENR le biogaz est dans un état stocké dès sa production et son potentiel, peu développé en France (1,8 % du mixe électrique) qui l’est 5 fois plus en Allemagne, permettrait d’alimenter exclusivement par ce moyen le pays par temps calme et couvert anticyclonique durant 3 mois au moins chaque année. Actuellement l’Allemagne dont le biogaz représente déjà 8,4% du mix électrique peut assurer son besoin électrique à 100% par cette source 1 mois par an.

DOMISSE

La comparaison des coûts réels entre les deux sources d’énergie (éolien et nucléaire) ne prend pas en compte, les coûts de raccordement (estimés selon ENEDIS ou RTE à 50% du coût de la puissance installée dans le cas de l’éolien terrestre – à multiplier par deux ou trois pour l’éolien offshore - et dix fois moins dans le cas du nucléaire), les coûts de service système (et pas seulement ceux de l’intermittence qui se traduisent par des coûts de stockage qui ne sont pas pris en compte dans le calcul) mais aussi les coûts des services électrotechniques (notamment sur la puissance réactive et le maintien de la tension ou le réglage de la fréquence), les coûts d’exploitation, les coûts de démantèlement ainsi que l’amortissement dans la durée (60 ans pour une centrale nucléaire, et 25 à 30 ans dans le meilleur des cas pour une installation éolienne, les premiers retours d’expérience de durée de vie étant pour le moins peu favorables sur les éoliennes de première génération).
Ainsi, les données issues notamment de l’Agence Internationale de l’Énergie montrent que l’éolien terrestre sans stockage adossé, coûte 1500 € du kW installé, avec 20 à 30 ans de durée de vie annoncée, que le photovoltaïque, sans stockage adossé, coûte aussi 1500 € du kW installé avec 25 ans de durée de vie, ce qui est sensiblement le même que le nucléaire pour 60 ans de durée de vie).

A noter que la puissance d’un parc de 10000 éoliennes de 2 MW est bien de 20 GW (et non 5 GW), c’est l’énergie produite pendant une année qui est sous conditions du facteur de charge (25%) donc 20 GW x 8760 heures x 0,25 = 43,8 TWh. Ce parc éolien produit donc autant d’électricité, pendant toute l’année que s’il produisait à sa puissance maximale pendant 2190 heures.

L’argument consistant à dire que le biogaz allemand permet d’assurer au pays 100% de son besoin électrique 1 mois par an (du fait d’un mix électrique à 8,4%), même mathématiquement correct, est trompeur, la fourniture d’énergie électrique relève plus d’un équilibre à toute échelle de temps entre la production et la consommation (à tout moment et avec les moyens disponibles : il y a du vent ou pas, il fait nuit ou non, il y a du charbon sur le parc, du gaz dans les gazoducs, de l’uranium dans le réacteur…). Sinon pourquoi ne pas dire aussi, compte tenu de la place du nucléaire en 2019 en Allemagne, que celui-ci a permis de couvrir à 100% son besoin électrique un mois et demi sur un an. Et que fait-on le reste du temps (soit près de 11 mois) ?

Quant aux coûts du stockage nécessaire pour rendre « pilotable » les énergies renouvelables (éolien ou photovoltaïque), ils ne sont pas abordés dans le commentaire. Il est difficile de relier le fait que le biogaz allemand est effectivement le moyen de stockage de l’électricité en excédent produite par les renouvelables vent et soleil ? Ce n’est pas le cas. Le biogaz étant issu de la biomasse, elle-même obtenue directement par la méthanisation d’intrants agricoles (sur la base de l’utilisation d’énergies fossiles pour la mécanisation agricole ou la production des engrais), ce gaz étant ensuite injecté dans les réseaux de gaz naturel pour une fraction de la production électrique ou la production de chaleur.
Petit calcul aussi : La puissance délivrée par unité de surface dans un champ éolien est en première approximation indépendante de la taille des éoliennes. En effet des éoliennes plus puissantes sont aussi plus grandes (une éolienne de 2 MW fait de l’ordre de 125 mètres de haut et 90 mètres d’envergure) et elles doivent être espacées pour que le vent soit efficace sur celles-ci (effet de perturbation des écoulements d’air à leur voisinage). Concrètement la densité de puissance nominale installée dans un champ d’éoliennes situé dans une zone favorable est de l’ordre de 10 MW par km2. Pour un parc de 10000 éoliennes pour une puissance de 20GW on utiliserait donc une surface de l’ordre de 2000 km2 (soit un peu plus que la superficie d’un département comme l’Essonne).

Serge Rochain

Cher Monsieur Domisse, vous ne faites qu'énumérer une longue listes d'allégations sans aucun fondement, n'apportant aucune preuve ni même la moindre présomption favorables à vos élucubrations qui ne sont que les fadaises colportées par les AntiENR sur la toile. J'ai exposé un problème de niveau CM2 (au pire…. peut-être même CM1) concluant que le coût de production du MWh EPR était entre 4 et 5 fois supérieur à celui des ENR. Démonstration que vous semblez incapable de démentir alors vous y allez du blabla. En revanche la conclusion de ce problème simple se retrouve dans la réalité des marchés aujourd'hui signés en Europe avec un double échantillon concernant l'Angleterre pour l'un et le Portugal pour l'autre, sans doute allez vous expliquer à grand renfort de blabla toujours aussi inconsistant que ces marchés sont pipés, ou que vous allez les attaquer en justice pour non respect de vos convictions ou que sais-je encore ? Mais je sais que vous ne changerez pas d'avis car les dogmatiques sont ainsi fait que le monde doit être conforme à leur conviction :
https://www.batirama.com/article/26939-photovoltaique-comwatt-est-pret-…
Vous pourrez y lire que fin Juillet 2019, le Portugal a accordé des contrats de production photovoltaïque avec une rémunération garantie à 14,63 €/MWh : 0,01463 €/kWh ! Tandis que pour le contrat de production d’électricité nucléaire de Hinckley Point en grande Bretagne, EDF a exigé une rémunération garantie de 110 €/MWH ou 0,11 €/kWh, soit 7,5 fois plus.
Monsieur Domisse nous vous écoutons, pardon, nous vous lisons.

sirius

Il n'est pas innocent pour les membres du lobby éolien de parler de "parc" ou mieux de "fermes "à propos des zones éoliennes Ils jouent ainsi sur les connotations agrestes ou bucoliques pour faire oublier qu'un groupe de telles machines est une centrale ,comme les autres .

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