L'Autorité de la concurrence interdit la prise de contrôle de SPMR par le fonds français Ardian

  • AFP
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L'Autorité de la concurrence a empêché le fonds français Ardian de prendre le contrôle de la Société du Pipeline Méditerranée-Rhône (SPMR), estimant que l'oléoduc d'approvisionnement d'hydrocarbures était une "infrastructure essentielle" et que l'opération présentait des risques concurrentiels, selon une annonce mercredi.

La SPMR exploite le Pipeline Méditerranée-Rhône, un réseau de 760 km de canalisations qui approvisionne les dépôts du sud-est de la France en produits raffinés, gazole, essences, fioul domestique et carburéacteur. Environ 9 millions de tonnes d'hydrocarbures y transitent chaque année, selon l'Autorité de la concurrence, au départ des raffineries et dépôts de l'étang de Berre, sur la Méditerranée, et de Feyzin, dans la métropole lyonnaise.

Ardian, actuellement actionnaire à hauteur de 47,2% de la SPMR depuis son entrée au capital en 2017, voulait racheter les 5% de capital détenus par l'Italien ENI.

Les autres actionnaires sont Trapil (32,8% de capital), à qui la SPMR a délégué l'exploitation du pipeline, Esso (14,2%) et Thevenin-Ducrot (0,8%). Soit un actionnariat "éclaté", qui a pour conséquence "qu'aucun des actionnaires ne (peut) prendre seul les décisions stratégiques relatives au PMR", explique l'instance.

L'opération empêchée par l'Autorité "aurait permis à Ardian de décider seul de la politique commerciale du PMR et ainsi du niveau des prix", alors que le fonds "n'est pas un utilisateur" du PMR et "aurait eu intérêt à augmenter de façon plus importante les prix en faisant jouer à plein la situation de monopole du PMR".

"Pour maximiser ses profits", Ardian aurait aussi pu "décider de dégrader la qualité des services offerts par le PMR ou limiter les investissements", a encore détaillé l'Autorité chargée notamment du contrôle des concentrations, sur son site internet.

"Ardian n'a pas démontré que l'opération notifiée était susceptible de générer des gains d'efficience de nature à compenser les effets anticoncurrentiels de l'opération", note encore l'Autorité de la concurrence, qui avait lancé un examen approfondi de la situation en décembre 2020.

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