Le Canada repousse au 18 juin sa décision sur l'oléoduc controversé Trans Mountain

  • AFP
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Le Canada a annoncé jeudi qu'il repoussait de mi-mai au 18 juin l'annonce de sa décision sur un projet controversé visant à tripler la capacité d'un oléoduc de l'ouest du pays, au coeur d'une bataille politique à quelques mois des élections législatives.

Le gouvernement libéral de Justin Trudeau avait nationalisé l'an dernier l'oléoduc Trans Mountain, qui relie les champs pétroliers de l'Alberta au port de Vancouver, dans le but d'en assurer l'élargissement.

Ce projet avait été recalé par la justice en août dernier, notamment pour n'avoir pas assez pris en compte les conséquences environnementales. Il est contesté par les populations autochtones, les défenseurs de l'environnement et le gouvernement de Colombie-Britannique.

Ottawa avait alors demandé au régulateur du secteur, l'Office national de l'énergie (ONE), de tenir de nouvelles consultations auprès des populations affectées, notamment des groupes d'Amérindiens, afin de tenir davantage compte des impacts du projet sur l'environnement.

Le ministre des Ressources naturelles Amarjeet Sohi, a annoncé jeudi que la décision du gouvernement, censée être dévoilée mi-mai, serait annoncée le 18 juin afin de permettre de mener à bien ces consultations auprès des populations autochtones. "Le gouvernement a toujours dit qu'aucune décision ne serait prise au sujet du projet tant que nous ne serions pas convaincus que l'obligation de consulter a bel et bien été remplie", a expliqué M. Sohi dans un communiqué.

À quelques mois des législatives canadiennes, la décision du gouvernement libéral est très attendue, notamment par le nouveau gouvernement conservateur de l'Alberta, dirigé par l'ancien ministre Jason Kenney. Il plaide pour un élargissement rapide de Trans Mountain afin d'assurer de nouveaux débouchés vers le Pacifique à l'industrie pétrolière de cette province.

Dans un rapport rendu en février, l'ONE avait souligné que le projet risquait "d'entraîner des effets environnementaux négatifs importants" sur une population d'épaulards en péril de la région de Vancouver, et une augmentation "vraisemblablement importante" des émissions de gaz à effet de serre.

L'Office affirmait que ces effets potentiels avaient "pesé lourd" dans son évaluation, mais il "recommand(ait)" néanmoins au gouvernement d'aller de l'avant, "vu les avantages considérables du projet et les mesures proposées pour réduire au minimum les incidences".

Le gouvernement Trudeau avait racheté Trans Mountain pour 4,4 milliards de dollars canadiens (3 milliards d'euros) l'an dernier au groupe américain Kinder Morgan.

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