Le gouvernement « veillera » à la répercussion des baisses de prix par les fournisseurs alternatifs

  • AFP
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"Nous veillerons au grain" quant à la répercussion de la baisse des tarifs d'électricité d'EDF par les fournisseurs, annoncée ces derniers jours en pleine flambée des prix de l'énergie, a affirmé vendredi le ministre de l'Économie et des Finances Bruno Le Maire. "Nous nous assurerons que les fournisseurs répercutent bien l'intégralité de la baisse des prix sur le consommateur final" s'est engagé le ministre, interrogé sur Public Sénat. M. Le Maire a ajouté qu'il veillerait "personnellement à ce que la répercussion de la baisse des prix soit intégrale" pour qu'"au passage les fournisseurs ne s'en mettent pas plein les poches".

En pleine flambée des cours de l'énergie, le gouvernement a annoncé mi-janvier qu'il allait contraindre EDF à vendre davantage d'électricité à bas prix à ses concurrents afin de protéger le pouvoir d'achat des Français. EDF va ainsi vendre à un prix réduit jusqu'à 40% de sa production électrique en 2022, au lieu de vendre aux prix forts du marché, et perdre environ huit milliards sur son excédent brut d'exploitation 2022, selon le groupe.

Le CSE Central d'EDF a déclenché jeudi une procédure de droit d'alerte économique suite à ces annonces, faisant valoir sa farouche opposition à ces mesures susceptibles de nuire à sa santé financière. La Commission de régulation de l'énergie (CRE), chargée de surveiller la vente d'électricité à bas prix par EDF à ses concurrents, a affirmé qu'elle dénoncerait toute "rente indue" des fournisseurs.

En déplacement vendredi à Loon-Plage (Nord), la ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, a assuré qu'il n'était "pas question" de "fragiliser" EDF. "Le principal actionnaire d'EDF c'est l'État. Donc c'est l'État régulateur qui prend ses responsabilités et qui défend les Français, leurs emplois et leur pouvoir d'achat. Et l'État actionnaire prendra ses responsabilités et sera aux côtés d'EDF pour faire en sorte qu'EDF traverse cette période et puisse renforcer sa situation", a-t-elle affirmé après une visite de l'usine d'Aluminium Dunkerque, la plus grande raffinerie d'aluminium en Europe. "Il n'est pas question, évidemment, de fragiliser un outil qui est aujourd'hui stratégique, qui est notre outil de production d'électricité, qui assure notre souveraineté économique, notre indépendance et notre compétitivité", a-t-elle ajouté. "Dans notre rôle d'actionnaire nous serons aux côtés des salariés d'EDF, il n'y a aucune ambiguïté", a insisté la ministre lors de ce déplacement symbolique.

L'augmentation des coûts de l'énergie a contraint Aluminium Dunkerque à procéder à des fermetures progressives de cuves depuis début décembre, avec 31 d'entre elles désormais à l'arrêt sur 264, selon son président Guillaume de Goÿs. Il estime à "plus d'une trentaine de millions d'euros" le manque à gagner sur le mois de décembre et le début du mois de janvier.

À trois mois de l'élection présidentielle, la question de l'inflation des prix énergétique est explosive pour le gouvernement. Sans intervention pour obliger EDF à fournir de l'électricité à des prix plus bas, 150 entreprises françaises auraient pu fermer en raison de la flambée des prix, et 45 000 emplois auraient été menacés, a estimé le ministère de l'Industrie jeudi.

Commentaires

FLUCHERE

Mais qui peut y croire une seconde ?
L'ARENH est la super connerie

Jean BLIN

"Nous nous assurerons que les fournisseurs répercutent bien l'intégralité de la baisse des prix sur le consommateur final" s'est engagé le ministre ... M. Le Maire.
On y croit, on y croit !!! Ouais ! On y croit !

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