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Le groupe agroalimentaire Avril, numéro un français des huiles de table et des oeufs, a annoncé mardi un retour aux bénéfices, après plusieurs années plombées par les cours du pétrole qui avaient affecté son activité de biocarburants.
Le groupe a ainsi réalisé en 2018 un bénéfice net de 16 millions d'euros, après une perte de 56 millions l'année précédente. Le chiffre d'affaires, à 6,1 milliards d'euros, a reculé de 2%. Sur les dernières années, le biogazole explique "l'essentiel de l'écart de nos résultats. (...) C'est venu nous impacter de manière très importante sur ces dernières années. Pour l'instant, on en voit un peu le bout", a déclaré Jean-Philippe Puig, directeur général de ce groupe non coté lors d'un point presse organisé à Paris.
En cause, la chute des cours du pétrole, et la concurrence de l'agrogazole argentin, avec une "première partie d'année très compliquée", qui s'est traduit par du chômage technique sur les usines d'agrocarburants du groupe. "En deuxième partie d'année, les choses se sont améliorées, avec des arbitrages européens plutôt favorables et les gens qui n'avaient pas commandé suffisamment de biocarburant en début d'année 2018 se sont retrouvés un peu courts", entraînant un regain de demande du marché, a déclaré M. Puig.
D'une manière générale, "le marché de biodiesel en Europe a augmenté de 1,5 million de tonnes", a souligné M. Puig, qui table sur une augmentation équivalente en 2019 et plus modeste en 2020, avant de reculer.
Pour compenser ce recul annoncé, le groupe, qui a lancé fin 2018 Oleo100, un agrocarburant 100% végétal à base de colza, destiné aux flottes captives (transport routier, collectivités locales), espère monter en puissance sur ce produit. Déjà fabriqué près de Rouen, ce biocarburant devrait bénéficier d'une nouvelle usine dans la commune de Le Mériot (Aube), afin de "couvrir l'ensemble de la surface française", selon M. Puig.
Concernant la partie plus alimentaire des activités du groupe, pour les huiles et condiments, malgré la loi Alimentation, "Lesieur a beaucoup souffert dans la négociation avec la grande distribution", selon M. Puig, qui a évoqué une nouvelle érosion des marges. D'ici à 2023, le groupe entend néanmoins doubler son Ebitda (excédent brut d'exploitation), qui s'est élevé en 2018 à 154 millions d'euros.
Il entend, pour ce faire, réduire son exposition aux risques, estimant être trop exposé aux aléas externes. À titre d'exemple, le groupe, qui a racheté la marque italienne d'huile d'olive Costa d'Oro, entend sécuriser ses approvisionnements en achetant de nouvelles oliveraies.
Le groupe Avril compte 7 490 collaborateurs répartis dans 22 pays.
