Le Guyana « pas inquiet » du « réchauffement » des relations entre États-Unis et Venezuela

  • AFP
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Le président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali, a affirmé lundi dans un entretien à l'AFP qu'il n'était "pas inquiet" du "réchauffement" récent entre les États-Unis et le Venezuela qui revendique l'Esequibo (ou Guayana Esequiba), la partie occidentale du Guyana.

Un différend séculaire oppose les deux pays à propos de cette région de 160 000 km2, riche en ressources naturelles et notamment en pétrole offshore, qui y a été découvert en 2015.

"Nous ne sommes pas inquiets (...) Nous ne sommes pas préoccupés par le réchauffement, si vous voulez l'appelez ainsi, entre les États-Unis et le Venezuela mais nous avons dit très clairement qu'en tant que partenaire stratégique des États-Unis, nous devrions être au même niveau d'information et qu'il devait y avoir un partage d'informations", a déclaré M. Irfaan Ali.

Opposés idéologiquement au Venezuela depuis l'arrivée au pouvoir de Hugo Chavez en 1999, les États-Unis, qui n'ont pas reconnu la réélection du président vénézuélien Nicolas Maduro en 2018, ont imposé des sanctions économiques au Venezuela et notamment un embargo pétrolier. Toutefois, avec la guerre en Ukraine, Washington semble vouloir revoir sa position pour permettre au Venezuela de commercialiser son pétrole et ainsi peser à la baisse sur les prix du baril.

L'Esequibo est "100% guyanien. Le sujet est devant la Cour internationale de justice (...) Nous croyons dans les instituions internationales (...) Nous sommes très clairs sur où sont nos frontières. La CIJ a été saisie de cette controverse. Elle a déjà statué, elle est compétente en la matière et nous encourageons le Venezuela à y participer pleinement et à en respecter la décision", a ajouté le président du Guyana, frontalier du Venezuela, du Brésil et du Suriname. "Nous ne voulons pas de problèmes avec qui que ce soit. Nous sommes un pays pacifique (...) C'est pourquoi nous sommes allés à la Cour internationale de justice. (...) Nous ne voyons aucune tension dans les relations avec quiconque en raison de nos ressources naturelles", a-t-il conclu.

Le Guyana, ancienne colonie britannique, affirme que la frontière entre les deux pays a été fixée en 1899 par une cour d'arbitrage, à l'issue d'une crise qui avait poussé les États-Unis à intervenir en faveur du Venezuela, alors proche de Washington, face aux Britanniques. Mais Caracas n'a jamais reconnu cette frontière et ces dernières années, le conflit s'est également étendu aux eaux territoriales dans cette zone riche en hydrocarbures.

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