Le Kazakhstan, puissance pétrolière fragilisée d'Asie centrale

  • AFP
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Le Kazakhstan, où le président Noursoultan Nazarbaïev a annoncé mardi sa démission après près de 30 ans de pouvoir, est une ex-république soviétique d'Asie centrale à l'économie plombée par la chute des cours du pétrole.

Un règne sans partage

Premier secrétaire du Parti communiste kazakh en 1989 alors que le pays était encore une république soviétique, Noursoultan Nazarbaïev avait conservé le pouvoir après l'indépendance du pays en 1991. Élu président cette année-là, il a été réélu à plusieurs reprises, avec à chaque fois, des scores de plus de 80%.

L'absence de démocratie dans ce pays est régulièrement dénoncée par les ONG. Plusieurs opposants sont morts dans des circonstances troubles, emprisonnés ou contraints à l'exil. Des médias d'opposition ont été interdits.

En 2018, le Parlement a donné à l'autocrate kazakh le droit de continuer à régner sur le pays même s'il venait à quitter son poste. Il s'était déjà fait attribuer en 2010 le titre de père de la Nation ("Elbassy" en kazakh), un statut lui garantissant l'immunité judiciaire et un rôle influent en cas de départ de la présidence.

Une économie plombée

Le Kazakhstan, première économie d'Asie centrale et habitué par le passé à des taux de croissance à deux chiffres, souffre de la baisse des prix du pétrole et de la crise économique de son voisin russe, qui a mené à la dévaluation du tenge kazakh et entraîné une forte inflation.

L'or noir représente environ le quart du Produit intérieur brut kazakh et la majorité de ses recettes budgétaires. Premier producteur mondial d'uranium (fournisseur des centrales atomiques françaises), le Kazakhstan regorge de manganèse, de fer, de chrome et de charbon.

Le Kazakhstan a étroitement lié le futur de son économie à la Chine en investissant massivement dans les routes, les chemins de fer et les infrastructures portuaires qui devraient faciliter les liens commerciaux.

Une ex-république soviétique

Ce territoire peuplé de nomades fut peu à peu conquis aux XVIIIe et XIXe siècles par l'Empire russe dont les colons fondent Alma-Ata (aujourd'hui Almaty), la principale ville et ex-capitale, détrônée en 1997 par Astana, une cité futuriste surgie des steppes.

La résistance au nouveau régime bolchevique durera jusqu'en 1920. République autonome en 1924, le Kazakhstan devient en 1936 l'une des 15 républiques fédérées de l'URSS avant de proclamer sa souveraineté le 26 octobre 1990 et son indépendance le 16 décembre 1991.

Le pays abrite depuis l'époque soviétique le cosmodrome russe de Baïkonour, seul endroit au monde d'où décollent les vaisseaux transportant les astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS).

Vaste territoire désertique

Situé au carrefour de l'Europe, de la Russie et de la Chine, le Kazakhstan est le 9e plus grand pays au monde, occupant une superficie de 2,72 millions de km2. Il s'étend de la mer Caspienne aux montagnes de l'Asie centrale.

Ce vaste territoire de steppes est entouré par la Chine à l'est, le Kirghizstan, l'Ouzbékistan et le Turkménistan au sud et la Russie au nord et à l'ouest. Sa population, à majorité musulmane, s'élève à quelque 18 millions d'habitants (Banque mondiale, 2017).

Près de 10% du territoire a été irradié par quelque 490 essais nucléaires réalisés entre 1949 et 1989 dans la région de Semipalatinsk (nord-est).

Jihadisme et pourparlers de paix

Des milliers de personnes originaires d'Asie centrale et du Caucase parmi lesquelles des centaines de Kazakhs se sont rendues en Syrie depuis le début du conflit dans ce pays en 2011 pour rejoindre l'organisation Etat islamique (EI) et d'autres groupes extrémistes.

Début 2019, quarante-sept Kazakhs dont 30 enfants ont été évacués de Syrie après y avoir été détenus comme "otages par des terroristes", selon le président kazakh.

Le Kazakhstan, qui s'efforce d'ériger sa capitale Astana en plateforme pour la paix, accueille depuis 2017 des pourparlers sur la Syrie parrainés par la Russie et l'Iran - alliés du régime de Damas - et la Turquie.

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