Le pétrole baisse avant une réunion cruciale de l'Opep+

  • AFP
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Les cours du pétrole fléchissaient jeudi, avant la réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs alliés (Opep+), de plus en plus de signaux laissant penser que l'alliance pourrait modifier son niveau de production.

Vers 09H55 GMT (11H55 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août, baissait de 2,32% à 113,59 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juillet, reculait de 2,31% à 112,60 dollars.

"Les prix du pétrole continuent de chuter", commente Carsten Fritsch, analyste pour Commerzbank, avant la réunion par visioconférence des pays membres l'Opep+.

Une baisse déclenchée selon lui par un article du quotidien économique britannique Financial Times "affirmant que l'Arabie saoudite est prête à augmenter sa production dans une plus large mesure si la production russe diminue de manière significative à la suite des sanctions occidentales".

Après des décisions similaires des Etats-Unis et du Royaume-Uni, les dirigeants de l'UE ont trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire de quelque 90% leurs importations de pétrole russe d'ici la fin de l'année.

L'hypothèse avait déjà été évoquée mardi dans un article du Wall Street Journal affirmant que des membres de l'Organisation étudient la possibilité d'écarter la Russie de l'accord fixant les quotas de production.

"De plus en plus de signes indiquent donc que l'Opep+ pourrait s'écarter de sa stratégie antérieure d'augmentation progressive de la production de pétrole", estime Carsten Fritsch.

Il y a quelques jours encore, les analystes tablaient sur une hausse marginale du volume de production de 432.000 barils par jour, l'alliance s'en tenant ainsi à sa stratégie entamée au printemps 2021 pour retrouver graduellement ses niveaux de production d'avant la pandémie de Covid-19.

Néanmoins, il reste à voir si l'Opep+ sera en mesure de mettre beaucoup plus de pétrole à la disposition du marché sans tenir compte de la Russie", prévient l'analyste, le cartel échouant régulièrement à atteindre ses objectifs de production.

Pour Helima Croft, de RBC Capital Markets, si le rôle de la Russie au sein du groupe "fait l'objet de spéculations croissantes", elle estime que Moscou devrait conserver "son rôle de leader" et "qu'un ajustement de la production n'entraînera pas la suspension de sa participation à l'accord".

L'analyste n'envisage ainsi "pas de scénario de rupture de l'Opep+".

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