- AFP
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Les prix du pétrole chutaient à nouveau vendredi, dévissant même brièvement de plus de 4%, les investisseurs se montrant réticents à prendre des risques avant le week-end, au regard d'un secteur bancaire encore fébrile.
Vers 16H20 GMT (17H20 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai abandonnait 2,13%, à 73,11 dollars.
Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en avril, perdait 1,95%, à 67,02 dollars.
Les deux références mondiales du brut ont dégringolé d'environ 12% depuis la clôture vendredi dernier, touchant de nouveaux plus bas depuis décembre 2021, à 71,40 dollars le baril de Brent, et 65,17 dollars celui de WTI.
"Les troubles dans le secteur bancaire ont accru le risque d'un ralentissement économique important ou d'une récession cette année", explique Craig Erlam, analyste chez Oanda.
Cette nouvelle baisse des prix laisse entendre que "les investisseurs ne sont pas convaincus que le pire est derrière nous, (...) en particulier à l'approche d'un week-end où tout peut arriver, comme nous l'avons vu il y a une semaine", poursuit-il.
Vendredi dernier en effet, la Silicon Valley Bank (SVB) a été fermée par les autorités américaines, la plus grande faillite bancaire aux Etats-Unis depuis la crise financière de 2008, faisant souffler un vent de panique sur les marchés.
Plusieurs banques régionales américaines restent sous pression, comme First Republic, de même que le géant Credit Suisse.
Les cours du brut avaient pourtant débuté la séance européenne en hausse, le marché rassuré par la décision de onze grandes banques américaines de venir ensemble à la rescousse de First Republic et éviter ainsi qu'elle ne devienne le prochain domino à tomber après trois faillites d'affilée.
Mais le soupir de soulagement n'a été que de courte durée, First Republic se trouvant de nouveau aux abois.
"Les turbulences bancaires ne sont pas près de disparaître", comme "les craintes que le cycle de hausse des taux d'intérêt de la Fed (Réserve fédérale américaine, ndlr)commence à affaiblir l'économie", affirme Edward Moya, également analyste pour Oanda.
Le marché attend la décision de politique monétaire de la banque centrale américaine la semaine prochaine et table sur un nouveau tour de vis, même si la crise bancaire actuelle et les craintes de récession pourraient inciter les gouverneurs à la prudence.