Les cours du pétrole en petite hausse, l'effet de l'annonce saoudienne déjà dissipé

  • AFP
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Les cours du pétrole ont terminé en petite hausse lundi, après avoir démarré en boulet de canon, l'effet d'annonce d'une nouvelle baisse de production de l'Arabie saoudite, seul membre de l'Opep à réduire ses volumes, se dissipant en quelques heures.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août est monté de 0,76%, pour clôturer à 76,71 dollars.

Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI), avec échéance en juillet, a lui progressé de 0,57%, à 72,15 dollars.

Initialement, le Brent avait pris plus de 3% et le WTI près de 5%, avant d'effacer une bonne partie de leurs gains en fin de séance.

L'Arabie saoudite a annoncé dimanche qu'elle contracterait à nouveau sa production à partir du mois de juillet, à hauteur d'un million de barils par jour.

Le reste des volumes de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l'accord Opep+ vont rester inchangés jusqu'à fin 2024, a annoncé le cartel à l'issue d'une réunion au siège de l'organisation, à Vienne.

"La réaction (du marché) a été bien moindre que ne l'attendaient certains", a commenté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Davantage que l'offre, les opérateurs "se préoccupent de la demande et de sa croissance cette année", a expliqué l'analyste, les investisseurs anticipant un ralentissement de l'économie mondiale, qui couperait une partie de l'appétit des consommateurs d'or noir.

"Cette baisse de production ne devrait pas se traduire de façon spectaculaire à la pompe", a abondé, dans une note, Susannah Streeter, d'Hargreaves Lansdown.

La décision de l'Arabie saoudite contraste avec le fait qu'"on voit des exportations très importantes depuis la Russie, bien qu'elle se soit engagée (en février) à réduire sa production de 500.000 barils par jour", rappelle Andy Lipow.

"Les Saoudiens offrent des parts de marché" à d'autres producteurs, en premier lieu la Russie, "et cette stratégie ne peut pas fonctionner à long terme", a estimé, dans une note, Edward Moya, d'Oanda.

Outre les parts de marché, le Royaume "perd des revenus malgré ses actions pour relever le prix du pétrole, car les cours ont en fait chuté", souligne Andy Lipow.

Si, en marge de la réunion, Arabie saoudite et Russie ont tenu un discours d'unité, des signes de divergence demeurent quant à la stratégie de l'Opep+, entre le premier qui fait des prix une priorité et le second qui, soumis à un plafonnement de ses tarifs, veut écouler le maximum d'or noir.

Dans un entretien à la chaîne al-Arabyia, le ministre saoudien de l'Energie, Abdelaziz ben Salmane, a indiqué avoir eu "une discussion" avec les Russes au sujet de leur "responsabilité d'être clairs et transparents" sur leur production et leurs exportations.

La Russie a, en effet, suspendu, fin avril, la communications de données agrégées sur son activité pétrolière et gazière, jusqu'à début avril 2024.

"Je pense qu'ils réalisent aujourd'hui que le fait de ne pas publier ces informations a généré des doutes sur ces chiffres", a décrit le ministre saoudien.

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