Le pétrole monte avec les inquiétudes sur l'offre

  • AFP
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Les prix du pétrole montaient légèrement vendredi, les craintes par rapport à de possibles restrictions de l'offre, notamment avec le projet d'embargo européen sur le pétrole russe, ayant rattrapées celles qui pèsent sur la demande.

Vers 09H25 GMT (11H25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet prenait 1,11% à 108,64 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en juin montait quant à lui de 0,99% à 107,18 dollars.

Les cours du brut ont "augmenté en début de journée vendredi, mais restent sur la voie d'une baisse hebdomadaire", commente Ricardo Evangelista, analyste pour ActivTrades, le pétrole ayant subi de lourdes pertes en début de semaine.

"Le marché semble être en mode attentiste (...) les investisseurs évaluant les pressions exercées par une offre restreinte par rapport à des perspectives de demande plus faibles", note Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.

Deux forces opposées dictent l'attitude des marchés à l'égard du pétrole.

"Les préoccupations relatives à l'offre soutiennent le prix du baril. La guerre en Ukraine et la perspective que l'Union européenne impose une interdiction totale des importations de pétrole russe sont susceptibles de provoquer une baisse de la disponibilité dans un marché déjà tendu", explique Ricardo Evangelista.

Le projet d'embargo de l'UE sur le pétrole russe, qui a besoin d'une unanimité des 27 Etats membres pour être adopté, est toujours bloqué par la Hongrie, dépendante du pétrole et du gaz russes.

Une telle mesure provoquerait une hausse des prix du gaz de 55% en Hongrie, a assuré le chef de la diplomatie hongroise dans un entretien publié jeudi par le quotidien espagnol El País pour justifier l'opposition de Budapest.

Les hausses de prix sont toutefois "limitées par les craintes concernant l'impact sur la demande de l'inflation et du ralentissement de l'activité économique en Chine, en raison des confinements liés au Covid-19" qui se poursuivent, poursuit l'analyste.

Le ministère de la Santé chinois a annoncé vendredi 50 nouveaux cas positifs à Pékin. Une baisse semble toutefois engagée à Shanghai (est), principale ville chinoise touchée par l'épidémie actuellement et où la totalité des 25 millions d'habitants sont confinés depuis début avril.

L'inflation qui a atteint le niveau record de 7,5% sur un an en avril en zone euro, et au plus haut depuis 40 ans aux Etats-Unis, menace également la demande.

"Si la perspective d'une récession devenait plus évidente, (...) cela pourrait éroder le soutien aux prix du pétrole en raison d'un affaiblissement de la demande mondiale", fait valoir Han Tan, analyste chez Exinity.

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