Les prix du pétrole en baisse, avec le bond des stocks de produits raffinés aux États-Unis

  • AFP
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Les prix du pétrole ont terminé en baisse mercredi, affectés par un rapport montrant une forte hausse des réserves de produits raffinés aux États-Unis et une progression de la production d'or noir dans le pays à un niveau record.

La signature d'un accord commercial prévoyant que la Chine achète aux producteurs américains 52,4 milliards de dollars de produits énergétiques de plus qu'en 2017 n'a pas suffi à redresser complètement les prix.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a lâché 49 cents, ou 0,8%, pour finir à 64,00 dollars. À New York, le baril américain de WTI pour février a perdu 47 cents, ou 0,7%, pour clôturer à 57,81 dollars.

En gagnant respectivement 0,5% et 0,3%, le Brent et le WTI avaient connu la veille une bouffée d'air bienvenue après cinq séances consécutives de repli. Mais mercredi, les cours sont repartis à la baisse et ont creusé leurs pertes à la publication du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA).

Au-delà du recul surprise des stocks de brut, les acteurs du marché ont surtout été étonnés par l'augmentation bien plus forte que prévu des réserves d'essence (+ 6,7 millions de barils) et de produits distillés (+ 8,2 millions). "Ce n'est pas normal à cette période de l'année de voir les stocks de fioul de chauffage augmenter", remarque Robert Yagwer, de Mizuho.

Dans le même temps, la production de brut est montée à un niveau record, les États-Unis extrayant en moyenne 13 millions de barils par jour (Mb/j) et renforçant à cette occasion leur statut de pays produisant le plus d'or noir au monde.

Au vu de la progression constante de l'offre, et de la montée des stocks de produits transformés, "il va falloir que les raffineries ralentissent un peu la cadence sans quoi les prix vont vraiment chuter", avance M. Yagwer. Les cours ont par la suite limité leurs pertes alors qu'était signé à la Maison Blanche le compromis négocié par Washington et Pékin.

Selon ce texte, la Chine s'est engagée à acheter en 2020 18,5 milliards de dollars de produits énergétiques de plus qu'en 2017, et 33,9 milliards de dollars de plus en 2021. Cela inclue du gaz naturel liquéfié, du pétrole brut et raffiné ainsi que du charbon. "Que la Chine achète 50 milliards de dollars de produits énergétiques supplémentaire au cours des deux prochaines années va peut-être être un peu compliqué car cela représente une augmentation substantielle", estime Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.

Les États-Unis, qui exportent désormais leur gaz et pétrole de schiste en quantité importante, pourront fournir suffisamment de produits pour atteindre cet objectif, estime-t-il. Mais la Chine va devoir cesser de s'approvisionner auprès de certains fournisseurs si elle veut acheter de tels montants aux producteurs américains, ajoute-t-il.

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