Les cours du pétrole plongent après la fermeture des frontières avec le Royaume-Uni

  • AFP
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Les cours du pétrole ont dévissé lundi, plombés par les nouvelles mesures de limitation des déplacements imposées aux frontières britanniques à cause d'une nouvelle variante du coronavirus, limitant les perspectives de relance économique.

Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en février a baissé de 2,58% ou 1,35 dollar à Londres à 50,91 dollars. Le WTI américain pour le mois de janvier a abandonné 2,77% ou 1,36 dollar à 47,74 dollars par baril.

"Le marché est focalisé sur la nouvelle variante du Covid-19" détectée au Royaume-Uni, qui éclipse l'accord du Congrès américain sur un plan de soutien à l'économie, explique Stephen Brennock, analyste chez PVM.

Frappé par une souche plus contagieuse du nouveau coronavirus, le Royaume-Uni se trouve brutalement coupé du monde lundi après la décision de nombreux pays de suspendre leurs liaisons. "La demande de brut à court terme vient de se prendre un grand coup, l'incertitude sur les prochains mois a augmenté", juge Edward Moya, analyste chez Oanda.

Les interdictions de déplacements provoquées par la pandémie de Covid-19 ont fait brutalement chuter les prix du brut cette année, les consommateurs confinés n'utilisant ni voitures, ni avions.

Dans le même temps, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses alliés, dont la Russie, ont décidé de limiter leur production pour éviter d'inonder le marché, mais prévoient d'augmenter peu à peu leurs extractions. "Si les fluctuations (des prix pétroliers, ndlr) sont faibles, il n'y a rien de mal à cela", a affirmé lundi le premier ministre russe en charge de l'énergie Alexandre Novak lors d'une visioconférence.

M. Novak s'est toutefois interrogé sur la politique énergétique de la nouvelle administration américaine, le président élu Joe Biden ayant fait de la lutte contre le changement climatique une priorité, ce qui pourrait affecter la production des États-Unis et, par ricochet, celle de l'OPEP et ses partenaires.

La nouvelle mutation du virus a effacé, au moins partiellement, les espoirs d'une reprise de la demande avec les campagnes de vaccination qui commencent et avaient conduit le pétrole à une hausse de plus de 40% depuis les premières annonces début novembre. Elle a également éclipsé pour les investisseurs l'accord trouvé dimanche soir au Congrès sur un plan de soutien de l'économie américaine, qui pourrait apporter jusqu'à 900 milliards de dollars au premier consommateur de brut au monde.

"Le marché du pétrole se projetait trop dans le futur, ignorant le présent" et les difficultés de l'économie alors que les campagnes de vaccination commencent à peine, a estimé M. Brennock.

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