Le projet d'extraction de gaz non conventionnel en Moselle retoqué par le gouvernement

  • AFP
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Un projet contesté d'extraction de gaz non conventionnel en Moselle a été annulé par le ministère de la Transition écologique dans un arrêté consulté jeudi par l'AFP où il juge les essais techniques et les projections économiques non probants.

"Les essais de production (...) n'ont pas été probants", la société La Française de l'Energie n'ayant pas "démontré ni sa capacité technique à extraire le gaz de couche, ni, par la suite, l'exploitabilité de ce gisement", est-il indiqué dans l'arrêté de rejet, pris en avril.

Ce projet d'extraction d'un gaz retenu prisonnier dans les veines de charbon (gaz de couche ou gaz de houille), jusqu'ici jamais pratiqué en France, devait s'étendre sur 191 km2 avec jusqu'à 400 puits de forage.

A l'étranger, son extraction nécessite de recourir à la fracture hydraulique, interdite dans l'Hexagone et La Française de l'Energie a, aux yeux du ministère, échoué à trouver une autre méthode viable.

Ce projet était vivement contesté par les associations locales de défense de l'environnement ainsi que des élus écologistes et Renaissance. En 2021 lors de la COP26, une soixantaine de maires, conseillers locaux et députés avaient signé une pétition demandant au gouvernement l'arrêt de ce projet gazier.

Le groupe écologiste du Grand-Est a salué "une bonne nouvelle pour la protection de l'environnement, pour notre région qui évite ainsi de potentielles pollutions de l'eau supplémentaires ainsi que pour notre pays qui doit s'engager dans la sortie des énergies fossiles", dans un communiqué mercredi.

La société gazière La Française de l'Energie, porteuse du projet mosellan depuis 2004, a fait appel de la décision du gouvernement auprès du tribunal administratif de Strasbourg, qui devrait remettre ses conclusions avant la fin du mois.

L'entreprise, qui avait déposé sa demande de permis d'exploitation en novembre 2018, a par ailleurs révélé en mai avoir découvert une importante réserve d'hydrogène naturel, dit "blanc", dans la même zone.

Commentaires

Vincent
Refuser l'exploitation des gaz de schiste en France et importet du gaz de schiste produit ailleurs ?
Guydegif(91)
Paradoxe comme le dit Vincent ! Quelle est la logique ? Fameux NIMBY ! Ds les anciens puits de charbon lorrain, le gaz de schiste va continuer à s’échapper à l’air libre ! Ce CH4 est 20x plus virulent que CO2 ! Donc le capter pour éviter ça semble du bon sens ! Évidemment pas forer des puits avec du fracking ! Quant au H2 blanc qui aurait été identifié, très présent au fur et à mesure qu’on descend ! Lui aussi, le laisser s’échapper, en surface semble dommage ! 2 dilemmes ! Les experts, au secours svp ! Slts Guy
APPERT
Le gaz de houille est exploité depuis longtemps dans le nord de la France...
Serge Maroie
Décision stupide et dogmatique de ce gouvernement. On refuse le gaz de houille en Moselle, on l'exploite dans le Nord. On refuse la fracturation hydraulique chez nous, mais on importe du gaz américain produit par cette technique. On construit même un terminal au Havre pour en accueillir de grands volumes. Bien entendu on se plie devant l'écologisme radical qui considère que toutes les énergies doivent être renouvelables, en abandonnant aussi le nucléaire si possible. Tout cela sans chiffres, donc on peut raconter. 'importe quoi. Comme pour la voiture zéro émission pour l'ensemble du parc neuf en 2035, sans même se poser la question des dégâts posés par l'extraction minière a grande échelle pour la planète On vit une époque formidable gérée par les baratineurs.
Nicolas
Ne pas confondre gaz de mine, gaz de houille, gaz de schiste. Les méthodes d'extraction sont différentes. La FdE affirmé depuis des années vouloir extraire du gaz de houille, qui suppose du fracking à la différence du gaz de mine qui s'échappe plus ou moins tout seul. Mais elle n'a à ce jour jamais convaincu sur ses projets. Ce que le ministère reconnaît enfin.

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