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Le géant semi-public russe des hydrocarbures Rosneft a annoncé lundi négocier avec les autorités du Kurdistan irakien, qui souhaitent organiser un référendum d'indépendance, pour y construire un réseau de gazoducs susceptibles d'exporter vers la Turquie.
"Rosneft et le gouvernement régional du Kurdistan négocient la mise en oeuvre rapide d'un projet de construction d'un système de transport du gaz", a indiqué le groupe dans un communiqué, précisant prévoir qu'un accord en ce sens soit finalisé "d'ici à la fin de l'année".
Le réseau discuté viserait "non seulement à alimenter les centrales électriques et usines dans la région mais aussi à permettre d'exporter des volumes significatifs vers la Turquie et le marché européen", a-t-il ajouté.
Selon Rosneft, le réseau gazier domestique du Kurdistan devrait fonctionner dès 2019 et le gazoduc devrait commencer à exporter l'année suivante avec une capacité de 30 milliards de m3 par an.
Détenu à moitié par l'Etat russe et dirigé par un proche de Vladimir Poutine, Igor Setchine, le groupe joue un rôle croissant dans les ambitions stratégiques de la Russie en signant des accords majeurs avec la Chine, l'Inde, le Venezuela...
Le Kurdistan souhaite organiser un référendum d'indépendance le 25 septembre mais la Cour suprême irakienne en a ordonné lundi la suspension.
Riche en pétrole, la région autonome coopère de longue date avec la Russie pour la production d'hydrocarbures, la filiale pétrolière du géant Gazprom y ayant remporté des contrats au grand dam de Bagdad.
Rosneft avait déjà signé plus tôt cette année un accord préliminaire avec les autorités du Kurdistan concernant la construction de pipelines pour exporter du pétrole.
Pour le groupe surtout présent dans le pétrole, la concrétisation d'accords pétroliers et gaziers au Kurdistan marqueraient un renforcement significatif au Proche-Orient mais aussi dans le gaz où il concurrence de plus en plus le groupe public Gazprom, héritier du ministère soviétique du Gaz.
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