Le secteur de l'énergie britannique appelle à des aides "rapides" face aux factures

  • AFP
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Le secteur de l'énergie au Royaume-Uni appelle le gouvernement à augmenter "rapidement" les aides aux consommateurs face à la flambée des prix de l'énergie, estimant que de nombreux Britanniques ne pourront pas y faire face cet hiver.

Dans une lettre au ministre de l'Economie Nadhim Zahawi, Energy UK, le "lobby" du secteur, demande que la subvention de 400 livres (473 euros) sur les factures d'énergie cet hiver soit augmentée "en proportion avec la hausse prévue en octobre" des plafonds tarifaires.

L'organisme chargé de réguler les hausses de tarifs électriques au Royaume-Uni, l'Ofgem, doit annoncer en fin de semaine prochaine le nouveau plafond, attendu en très forte augmentation, de 1.971 livres à plus de 3.500 livres en octobre et plus de 4.200 en janvier, rappelle Energy UK dans la lettre.

"Ces tarifs seront inabordables pour bien trop de ménages et une action rapide (...) est maintenant cruciale", insiste Energy UK.

L'organisme demande aussi la création d'un fonds qui serait financé par les banques, des prêts qui seraient également garantis par l'Etat, et dans lequel les fournisseurs d'énergie, comme EDF Energy ou Ovo, pourraient puiser pour maintenir le niveau des factures inchangées "tout au long de 2023".

Les hausses de coûts de gros de l'énergie seraient lissées sur le long terme et répercutées progressivement sur dix ou 15 ans, par des surcharges ou des taxes, propose Energy UK.

Energy UK fait valoir que l'ampleur des hausses des coûts de l'énergie, qui durent depuis un an mais ont accéléré après l'invasion russe de l'Ukraine, "dépasse ce que peut faire un secteur de la distribution d'électricité qui accumule les pertes" et qui a vu "trente distributeurs faire faillite depuis août dernier".

Avec une inflation à 10,1% en juillet, au plus haut depuis 40 ans et la plus forte du G7, et une économie au bord de la récession, la flambée du coût de la vie est au coeur des préoccupations des Britanniques, et au centre du duel Liz Truss - Rishi Sunak, candidats à la succession de Boris Johnson à Downing Street.

Liz Truss, la favorite, privilégie les baisses d'impôts, tandis que Rishi Sunak parle de "responsabilité morale" d'apporter plus d'aides directes face aux factures qui s'envolent.

Signe des tensions autour des coûts de l'énergie, mercredi, une administratrice de l'Ofgem a démissionné avec fracas, affirmant que l'Ofgem privilégiait les entreprises aux dépens des consommateurs".

En France par exemple, le gouvernement s'est engagé à limiter cette année la hausse des factures d'électricité à 4%, ce qui va se solder par une facture de 8,4 milliards d'euros pour EDF.

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