Le Sri Lanka augmente encore les prix des carburants

  • AFP
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Les prix des carburants ont encore grimpé dimanche au Sri Lanka, ajoutant aux difficultés pour la population, alors que Colombo prévoit d'envoyer des ministres en Russie et au Qatar pour tenter d'assurer une source d'approvisionnement en pétrole bon marché.

Alors qu'une délégation américaine est arrivée dans l'île pour discuter des moyens d'endiguer la crise économique, le gouvernement a également annoncé la prolongation pour deux semaines de la fermeture des institutions non essentielles pour économiser le carburant.

Selon le ministre de l'Énergie Kanchana Wijesekera, deux ministres se rendront en Russe lundi pour essayer d'obtenir plus que les 90 000 tonnes de brut russe achetés le mois dernier. Il a ajouté qu'il irait pour sa part au Qatar lundi. Ceylon Petroleum Corporation (CPC) a annoncé une hausse du prix du diesel, utilisé dans les transports publics, de 15% à 460 roupies (1,21 euro) le litre et de l'essence de 22% à 550 roupies (1,44 euro).

La veille, le ministre de l'Énergie Kanchana Wijesekera avait annoncé un retard à durée indéterminée des nouvelles livraisons de pétrole. M. Wijesekera a expliqué que le pétrole attendu la semaine dernière n'était pas arrivé et que les cargaisons prévues pour la semaine prochaine n'arriveraient pas non plus pour des raisons "bancaires".

Des sources officielles assurent que les ressources actuelles de l'île peuvent couvrir les besoins pour deux jours, mais que les autorités les réservent aux services essentiels.

Fonds d'urgence

Le Sri Lanka traverse sa pire crise économique depuis son indépendance en 1948, avec des pénuries de nourriture et de carburant. Une délégation du Trésor américain et du département d'État est arrivée dans le pays pour "explorer les moyens les plus efficaces pour que les États-Unis aident les Srilankais dans le besoin", a expliqué l'ambassade américaine à Colombo. Celle-ci dit avoir engagé 158,75 millions de dollars de nouveaux financements ces deux dernières semaines pour aider les Srilankais.

L'ONU a déjà appelé à lever un fonds d'urgence de 47 millions de dollars pour les plus vulnérables des 22 millions d'habitants. Près de 1,7 million de personnes ont besoin d'une "assistance vitale", selon l'ONU, quatre personnes sur cinq réduisant leur consommation alimentaire en raison de graves pénuries et de la flambée des prix.

La semaine dernière, la crise énergétique a poussé le gouvernement à fermer les administrations non essentielles et les écoles pour deux semaines afin de réduire les déplacements. Plusieurs hôpitaux ont signalé un fort absentéisme de leur personnel médical en raison de la pénurie de carburant. Et les difficultés ne sont pas finies, a prévenu le Premier ministre mercredi.

"Notre économie a fait face à un effondrement complet", a déclaré Ranil Wickremesinghe. "Nous sommes maintenant confrontés à une situation bien plus grave que les simples pénuries de carburant, de gaz, d'électricité et de nourriture".

Incapable de rembourser sa dette extérieure de 51 milliards de dollars, le gouvernement s'est déclaré en défaut de paiement en avril et négocie actuellement avec le Fonds monétaire international en vue d'un éventuel renflouement.

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