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Les concurrents d'EDF ont demandé beaucoup plus de l'électricité produite par l'acteur historique qu'il ne peuvent en obtenir, a annoncé vendredi le régulateur, ce qui pourrait se traduire par une hausse des factures.
Les fournisseurs alternatifs - comme Engie, Total ou le suédois Vattenfall - peuvent acheter à prix fixe une certaine quantité de l'électricité nucléaire produite par EDF, dans le cadre d'un mécanisme baptisé Arenh ("accès régulé à l'énergie nucléaire historique").
Le plafond total est fixé à 100 terawattheures (TWh) pour cette électricité à prix fixe, plutôt bon marché: 42 euros le mégawattheure, contre autour de 49 euros actuellement sur le marché de gros.
La Commission de régulation de l'énergie (CRE) a annoncé vendredi soir avoir "reçu pour l'année 2020 un total de demandes de 147,0 TWh d'électricité formulées par 73 fournisseurs", soit bien plus que le plafond autorisé.
Cet appétit s'explique par la multiplications des concurrents d'EDF, qui gagnent des parts de marché, ainsi que par leur souhait de s'approvisionner à des prix inférieurs à ceux du marché de gros. Ces fournisseurs seront servis au prorata de leur demande : chacun "recevra une quantité d'Arenh égale à 68,0 % de sa demande", indique la CRE. N'ayant pu s'approvisionner autant qu'ils l'auraient voulu, les fournisseurs alternatifs vont maintenant devoir aller acheter à prix plus élevés les électrons qui leur manquent sur le marché de gros.
Pour compenser ce surcoût, ils risquent finalement d'augmenter leur tarifs pour les consommateurs. Les tarifs réglementés de vente (TRV) commercialisés par EDF augmenteraient alors également: ils sont calculés pour permettre aux fournisseurs alternatifs d'être compétitifs et de pouvoir proposer des tarifs inférieurs à l'opérateur historique.
La loi énergie-climat, adoptée récemment, prévoit que le gouvernement puisse, par arrêté, relever à 150 TWh le plafond de l'Arenh. Mais le gouvernement a décidé de ne pas recourir à cette possibilité pour l'instant. "La CRE renouvelle sa recommandation aux autorités françaises et européennes d'augmenter le plafond des volumes de l'Arenh, qui n'est plus adapté à la situation actuelle sur le marché français de l'électricité", plaide le régulateur vendredi.