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Les prix du pétrole fléchissaient mardi, lestés par l'environnement de taux directeurs élevés dans de nombreux pays consommateurs, ainsi que la levée de certaines restrictions sur les exportations de produits pétroliers russes.
Vers 10h40 GMT (12h40 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en novembre, perdait 0,76% à 92,58 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, glissait de 0,77% à 88,99 dollars.
Quelques jours après que les deux références mondiales de l'or noir aient atteint leurs plus hauts niveaux depuis novembre, "le marché semble réticent à poursuivre sa progression, du moins pour le moment (...) dans un contexte de craintes inflationnistes et de taux d'intérêt élevés", commentent les analystes d'Energi Danmark.
Le repli des prix de l'or noir "pourrait être la conséquence des décisions prises la semaine dernière par les banques centrales en matière de taux d'intérêt", confirme Tamas Varga, analyste chez PVM Energy.
Mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé maintenir ses taux dans la fourchette de 5,25 à 5,50% tout en prévoyant une hausse supplémentaire d'ici la fin de l'année, et des taux légèrement supérieurs à 5,0% en 2024, plus élevés que prévu.
La Banque centrale européenne (BCE), mais aussi de ses homologues en Suède et en Norvège, ont quant à elles relevé leurs taux de 0,25 point de pourcentage.
La Banque d'Angleterre (BoE) a choisi jeudi de laisser ses taux inchangés, dans la foulée aussi de la Banque centrale suisse, mais aucune des deux n'excluent un nouveau tour de vis.
La demande de brut des pays consommateurs est liée à leur croissance. Or, des taux d'intérêts élevés pendant une longue période, dans le but d'éteindre la flambée de l'inflation, tendent à peser sur l'économie.
Cependant, "l'offre de pétrole devrait être inférieure à la demande dans un avenir prévisible et, par conséquent, toute faiblesse (...) ne devrait pas durer", tempère M. Varga.
Les cours se sont également détendus avec la décision de la Russie de lever certaines restrictions sur ses exportations de produits pétroliers raffinés.
"Par conséquent, l'exportation de certains carburants marins et de diesel à plus forte teneur en soufre reste autorisée. Les carburants pour lesquels un permis d'exportation a déjà été accordé sont également exemptés", détaille Carsten Fritsch, analyste chez Commerzbank.
Les analystes de DNB mentionnent aussi "la tendance générale d'aversion au risque" sur le marché, qui profite aux valeurs refuge comme le dollar, et pèse sur les actifs comme le pétrole, plus volatil.
D'autant que, les cours de l'or noir étant libellés en billets verts, une appréciation de la devise américaine décourage les achats de pétrole en diminuant le pouvoir d'achat des acheteurs utilisant des devises étrangères.