Les Européens appellent Téhéran à coopérer pleinement avec l'AIEA

  • AFP
  • parue le

Les trois pays européens signataires de l'accord sur le nucléaire iranien (France, Allemagne, Grande-Bretagne) et la cheffe de la diplomatie de l'UE ont appelé vendredi l'Iran à coopérer pleinement avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).

"Nous appelons l'Iran à coopérer avec l'AIEA sur tous les sujets pertinents, y compris les questions relatives à son accord de garanties généralisé", ont déclaré les porte-parole des ministères des Affaires étrangères français, allemand et britannique ainsi que de la Haute représentante de l'UE Federica Mogherini dans un communiqué conjoint.

Dans le cadre de cet accord, l'AIEA est chargée de vérifier de manière indépendante que l'Iran respecte ses engagements pris en matière de non-prolifération nucléaire. Selon des sources diplomatiques, l'AIEA est dans l'attente d'informations complémentaires demandées à Téhéran au sujet de prélèvements effectués avant l'été par ses inspecteurs dans un dépôt situé près de la capitale iranienne.

Le directeur par intérim de l'AIEA, Cornel Feruta, a appelé lundi l'Iran à "répondre promptement aux questions" que lui adresse cet organe de l'ONU dans le cadre de ses activités de contrôle des activités nucléaires de Téhéran. Il s'est dit toutefois "satisfait du ton et du contenu" de ses discussions dimanche avec des responsables iraniens à Téhéran. "Dans notre relation avec l'Iran, nous pouvons discuter de tout et faire savoir lorsque nous avons besoin de plus", a-t-il dit.

L'Iran a dénoncé pour sa part mercredi des "tentatives de pression" américaines et israéliennes sur l'AIEA et averti que cette démarche pourrait être "contre-productive" pour la suite de sa coopération avec le gendarme du nucléaire.

L'AIEA a confirmé lundi l'installation par l'Iran de centrifugeuses avancées susceptibles d'augmenter son stock d'uranium enrichi, un nouveau pas dans la réduction des engagements pris par ce pays dans le cadre de l'accord de 2015 visant à l'empêcher de se doter de la bombe atomique.

"Nous sommes profondément préoccupés par ces activités", ont souligné Paris, Berlin, Londres et l'UE, appelant Téhéran à "revenir" à ses engagements et à "s'abstenir de toute nouvelle mesure". "Nous sommes préoccupés par le risque que le JCPOA (accord nucléaire, ndlr) ne se défasse, sous la pression des sanctions imposées par les États-Unis depuis mai 2018 et à la suite de la décision de l'Iran de ne plus mettre en oeuvre certaines des dispositions essentielles de l'accord", soulignent encore les Européens.

Malgré ce désengagement progressif, la République islamique a assuré qu'elle continuerait d'autoriser le même accès aux inspecteurs de l'AIEA.

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