Les organisateurs du Forum de Davos protestent contre l'appellation « Davos du désert »

  • AFP
  • parue le

Le Forum économique mondial (WEF), qui réunit chaque année à Davos l'élite économique et politique mondiale, a protesté lundi contre "l'usage impropre" du nom de cette station de ski suisse pour désigner une conférence économique prévue la semaine prochaine à Riyad.

La deuxième édition du sommet "Future Investment Initiative", qui se tient du 23 au 25 octobre dans la capitale saoudienne, est surnommée dans les médias "le Davos du désert". Cette appellation "provoque beaucoup d'incompréhensions", a relevé le WEF dans une déclaration officielle.

Cette mise au point survient alors que plusieurs grands patrons et médias ont annulé leur participation à la conférence de Ryad après la disparition suspecte du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, critique du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

"Tout en comprenant que Davos puisse être synonyme de sommet, l'usage impropre du nom de Davos est très préoccupant car il génère de la confusion autour de notre mission et de notre travail", a souligné le WEF. "L'événement de Riyad n'est pas lié ou en aucune manière associé au Forum économique mondial", organisé chaque année en janvier dans la station de ski huppée de l'est de la Suisse, conclut-il.

Jamal Khashoggi, qui collaborait notamment avec le Washington Post et vivait exilé aux États-Unis depuis 2017, n'a plus été vu depuis qu'il s'est rendu le 2 octobre au consulat saoudien à Istanbul pour y effectuer une démarche administrative.

Le patron d'Uber, Dara Khosrowshahi, le milliardaire britannique Richard Branson, fondateur du groupe Virgin, ainsi que le PDG de la banque américaine JP Morgan ont annoncé qu'ils ne se rendraient pas à cette conférence, vitrine du pharaonique plan "Vision 2030" de l'Arabie Saoudite, censé transformer le premier exportateur mondial de pétrole en géant technologique et touristique.

Plusieurs médias, dont le Financial Times, le New York Times, The Economist, Bloomberg et CNN ont également décidé de bouder ce sommet. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, tout en se disant "horrifiée" par l'affaire Khashoggi, a, elle, maintenu sa venue, de même que le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

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