Les premiers bus à hydrogène de France en exploitation commerciale entre Versailles et Jouy-en-Josas

  • AFP
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Les premiers bus à hydrogène sont entrés en exploitation commerciale en France cette semaine entre Versailles et Jouy-en-Josas, en Ile-de-France, avant des lancements similaires dans le Pas-de-Calais et à Pau.

Valérie Pécresse, présidente de la région, a donné le coup d'envoi à l'exploitation de deux bus à hydrogène sur la ligne 264 entre les deux communes des Yvelines, longue d'environ 12,5 kilomètres et empruntée quotidiennement par un millier de voyageurs, a indiqué jeudi Ile-de-France Mobilités dans un communiqué. "C'est la première fois que des voyageurs utiliseront quotidiennement ce nouveau type de bus en France", selon le syndicat des transports franciliens.

Ces deux bus, fabriqués par le constructeur belge Van Hool et exploités par le groupe Savac, sont équipés d'une pile à combustible produisant de l'électricité à partir d'hydrogène. Contrairement à leurs cousins équipés de batteries lithium-ion, les véhicules roulant à l'hydrogène ont une autonomie plus importante et un temps de rechargement accéléré : les deux bus en service sont ainsi équipés d'un réservoir d'une capacité de 39 kg d'hydrogène, pour une autonomie totale de 300 kilomètres.

Leur recharge en hydrogène, effectuée à une station du groupe de gaz industriels Air Liquide à Loges-en-Josas (Yvelines), prend une vingtaine de minutes. N'émettant aucun gaz à effet de serre, les véhicules à hydrogène sont considérés comme une option pour décarboner le secteur des transports afin de contrer le réchauffement climatique, aux côtés des bus roulant au biométhane carburant et des bus électriques.

"L'objectif (...) est de tester les performances de ce type de véhicule au niveau de la consommation, de l'autonomie, des coûts d'exploitation et de maintenance", ainsi que leurs "tenues techniques" sur sept ans, durée de l'expérimentation concernant les deux bus, note Ile-de-France Mobilités, qui finance 59% du projet et qui vise "une flotte de bus 100% propres" dans la région en 2029.

Pour les collectivités, l'hydrogène a l'avantage de permettre "une autonomie importante" et "un temps de remplissage du réservoir" infiniment plus rapide qu'un rechargement de batterie ion-lithium, indique à l'AFP Stéphanie Paysant, responsable administration de l'Association française pour l'hydrogène et les piles à combustible (Afhypac).

Le déploiement devrait s'accélérer dans les transports en commun, prédit-elle, pointant un plan des industriels du secteur visant 1 000 bus à hydrogène en service en France à l'horizon 2023 et le récent référencement des véhicules par la centrale d'achat public UGAP.

Hydrogène « gris » ou « vert »?

Reste le coût encore prohibitif - le prix d'un bus à hydrogène étant estimé à au moins 600 000 euros, soit le double d'un bus thermique classique, sans compter l'éventuel investissement dans une station de rechargement. "C'est cher parce qu'on n'a pas encore d'effet d'échelle et de volume, c'est une technologie en phase de pré-industrialisation, ça freine un peu", reconnaît Mme Paysant, anticipant cependant une baisse des coûts avec l'accélération des commandes.

Après les Yvelines, d'autres lancements commerciaux de bus à hydrogène devraient suivre en France. Une ligne uniquement opérée par six bus à hydrogène doit entrer en service commercial mi-octobre entre Bruay-La-Buissière et Auchel (Pas-de-Calais). "La différence avec Versailles, c'est qu'il s'agit pour nous d'une ligne complète, la première en France" assurée entièrement par des bus à hydrogène, insiste Benoît Descamps, directeur de la communication du Syndicat Mixte des Transports Artois-Gohelle.

Une station à hydrogène doit par ailleurs être inaugurée à Pau (Pyrénées-Atlantiques) la semaine prochaine, avant le lancement prochain d'un service de bus à hydrogène dans la ville.

Le groupe Transdev, qui exploitera la ligne du Pas-de-Calais, travaille également sur un projet de cinq bus à hydrogène à Auxerre (Yonne) pour 2020. Les projets du Pas-de-Calais et de Pau se distinguent cependant par le recours à l'hydrogène "vert" produit par électrolyse de l'eau, donc sans émission de gaz à effet de serre.

À l'inverse, l'hydrogène produit à la station d'Air Liquide de Loges-en-Josas est dit "gris", issu du reformage de méthane - technologie à base d'hydrocarbures couvrant quelque 95% de la production d'hydrogène en France mais génératrice de fortes émissions de CO2.

Commentaires

LEVIER

ENFIN ! il était temps . Ce n'est pas plus cher que les subventions aux éoliennes terrestres d'Elisabeth BORDE mais autrement plus efficace pour la transition énergétique. AIR LIQUIDE va installer 40 stations--service en Allemagne

André Duchateau

3 ans après un petit bilan financier et technique à Versailles ? à Bruay ?
À PAU , les bus fonctionnent plutôt bien ... la station est assez catastrophique avec 15 mois de pannes sur 34 mois de fonctionnement suppléées par 18 tonnes livrés par camion tube-trailer depuis Lyon (900kms) . Financièrement ? Même en déduisant les 8,8 M€ de subventions il est resté 4M€ d’investissements à amortir qui n’auraient pas eu à être dépensés sur une motorisation gasoil hybride . En ajoutant le gardiennage nocturne obligatoire, surprime d’assurance, contrats de maintenance busH2 et stationH2, personnels dédié H2 , achat de contrat énergie verte et électricité ( 0,14€kwh ) pour 330 000 kms/an = 1 740 000 € / an pour 8bus H2 18 mètres.
8bus 18 mètres gasoil hybride auraient couté 450 000 € / an sur ce kilométrage, gasoil et maintenance incluses . Le KWH 2023 va passer à 0,40 € au 1 er janvier...
On transporte tous ceux qui ne pourront plus se payer leur déplacements en VL ou on continu à se raconter des salades sur le caractère écologique de l’hydrogène qui en réalité dégage des fuites constamment s’avérant 11 fois plus graves que le CO2 pour le réchauffement climatique ??? On parle de la baisse de l’offre aux usagers, des baisses de niveaux salariaux sur les nouveaux embauchés en conséquence de ces surcoûts ?

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