Les principales étapes de la bataille pour Alstom

  • AFP
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Le rachat par General Electric de la branche énergie d'Alstom agite depuis plusieurs années les milieux industriels et politiques ainsi que les marchés financiers. En voici les principales étapes:

AVRIL 2014

24 avril: l'agence de presse Bloomberg affirme que General Electric est en discussions avancées pour racheter Alstom pour "plus de 13 milliards de dollars".

29 avril: le conseil d'administration d'Alstom se prononce pour l'offre de GE, sans fermer la porte à d'autres offres. A la demande de Bercy, le groupe Siemens se met également sur les rangs.

MAI 2014

5 mai: le gouvernement rejette l'offre de reprise de la branche énergie d'Alstom par GE et lui propose de l'améliorer en cédant ses activités transports au groupe français.

15 mai: avec le "décret Alstom", le gouvernement étend un mécanisme datant de 2005 permettant de protéger les entreprises stratégiques d'appétits étrangers, en soumettant à autorisation préalable du ministre de l'Economie les investissements dans certains secteurs.

28 mai: GE s'engage auprès du gouvernement à créer 1.000 emplois en France d'ici 2018.

JUIN 2014

19 juin: GE présente une offre améliorée. La valorisation est inchangée mais Alstom conserverait des parts dans certaines activités, et reprendrait l'activité de signalisation de GE. L'Etat français aurait un droit de veto dans une coentreprise 50-50 de turbines à vapeur.

20 juin: l'Etat prend position pour l'offre de GE sous certaines conditions, aux dépens de Siemens, et annonce son intention d'entrer au capital d'Alstom à hauteur de 20%.

21 juin: le conseil d'administration d'Alstom donne son feu vert à l'offre de GE.

NOVEMBRE 2014

5 novembre: le gouvernement français donne son feu vert formel à la transaction, dans le cadre du "décret Alstom".

FÉVRIER 2015

23 février: la Commission européenne décide d'approfondir son enquête, invoquant notamment un risque de réduction de la concurrence sur le marché des turbines à gaz de haute puissance.

MAI 2015

20 mai: le PDG de GE, Jeffrey Immelt, relève l'estimation des synergies que générera la fusion à 3 milliards de dollars, contre 1,2 milliard de dollars annoncés en mai 2014. Il se dit prêt à des concessions pour obtenir le feu vert de l'UE.

JUILLET 2015

21 juillet: Emmanuel Macron, alors ministre de l'Économie, met en garde contre des concessions trop importantes que Bruxelles pourrait exiger de GE, qui favoriseraient selon lui la concurrence chinoise.

27 juillet: Alstom accepte de réduire de 300 millions d'euros le montant de la transaction, pour compenser les cessions d'actifs consenties par GE.

SEPTEMBRE 2015

8 septembre: la Commission européenne donne son feu vert à la transaction. GE acquiert le pôle énergie d'Alstom pour 13,5 milliards de dollars.

SEPTEMBRE 2016

7 septembre: Alstom annonce son projet de transférer la production de locomotives de son site historique de Belfort à Reichshoffen (Bas-Rhin), provoquant une levée de boucliers de la part de l'État et des acteurs locaux.

OCTOBRE 2017

16 octobre: GE annonce la suppression de 350 postes (sur un total de 800) à l'usine GE/Hydro Alstom de Grenoble. Le gouvernement français menace le groupe américain d'appliquer des pénalités s'il venait à ne pas tenir ses promesses en terme d'emploi.

NOVEMBRE 2017

13 novembre: GE annonce un vaste plan de restructuration visant à se recentrer sur trois activités: aéronautique, santé et énergie, s'accompagnant de milliers de suppressions d'emplois pour réduire ses coûts.

John Flannery, qui a été nommé PDG début août, déclare que "l'entreprise française (Alstom) s'est révélée très décevante, au-dessous des attentes".

AVRIL 2018

4 avril: lors d'une audition à l'Assemblée nationale, l'ex-PDG d'Alstom, Patrick Kron, défend la pertinence de la vente du pôle énergie de l'entreprise française à GE, assurant que l'opération ne s'était pas faite "sous la pression de la justice américaine".

MAI 2018

10 mai: Alstom rompt ses derniers liens avec GE, en signant un accord avec le groupe américain pour sortir du capital de trois co-entreprises créées en 2015.

JUIN 2018

14 juin: le gouvernement indique avoir été informé par GE que ce dernier ne tiendra pas son engagement de créer 1 000 emplois en France d'ici la fin 2018.

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