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L'État est "indifférent" à la reconversion du territoire situé autour de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), a critiqué lundi le député (LR) du Haut-Rhin Raphaël Schellenberger, président de la mission parlementaire sur la fermeture du site.
"L'enjeu politique pour le gouvernement, ce fut la fermeture de Fessenheim. Pour ce qui est de la suite, l'État est indifférent", a déploré le député devant la presse à Colmar, à l'issue d'une visite de la centrale par une délégation de cinq députés de la mission d'information qu'il préside.
M. Schellenberger a pointé les "contradictions criantes" de l'État. Le préfet du Haut-Rhin, avec lequel la délégation s'est entretenue lundi, "trouve que pas assez de projets innovants viennent du territoire", or des élus rencontrés le même jour ont rappelé les "projets innovants" autour de l'hydrogène "dix fois présentés, et dix fois écartés", a fait valoir le député. "Les collectivités locales, elles, ont fait ce qu'elles avaient à faire", a-t-il assuré.
La mission d'information s'est rendue à Fessenheim à une semaine de l'arrêt définitif du second réacteur de la centrale, prévu le 30 juin, étape décisive avant une longue phase de démantèlement. Sa délégation n'a toutefois pas pu visiter les installations nucléaires proprement dites, la direction du site ayant fait valoir la "tension sociale et humaine" à l'approche de cette échéance, a rapporté M. Schellenberger. "Je le comprends", a-t-il réagi.
Constituée en février dernier, la mission d'information de l'Assemblée nationale relative au suivi de la fermeture de la centrale est chargée pendant un an de mener des visites de terrain et des auditions de représentants d'EDF, de l'État, des syndicats ou encore des associations antinucléaires.
Les auditions déjà conduites ont mis en évidence "un manque d'engagement et d'intérêt de l'État", a insisté M. Schellenberger dans un texte remis à la presse lundi.
Le député a cité "le projet de technocentre (site-pilote pour le démantèlement de centrales nucléaires) désapprouvé puis finalement soutenu avec prudence par la ministre (de la Transition écologique) Élisabeth Borne", les questions fiscales longtemps en suspens, ou "le peu, 10 millions d'euros, dont bénéficie le territoire" au regard des 400 millions d'euros minimum d'indemnités versées à EDF.